Magazine Humeur

Publié le 22 mai 2009 par Voilacestdit

Le désenchantement face ŕ un monde - trop vaste, trop rapide - qui nous échappe de plus en plus est un thčme récurrent.
On perd ses repčres, on perçoit difficilement oů on va, si męme cela a un sens. Qu'est-ce qu'on fait, embarqués dans un monde poussičre parmi des milliards de poussičres d'étoiles, qui bruit de nos misérables fureurs sur fond de l'immense silence interstellaire ?
Le désenchantement nous tombe dessus, comme le drap, échappé des mains d'une femme qui l'agitait ŕ sa fenętre, enveloppe brusquement le passant, devenu fantôme dérisoire, aveugle hagard.
Réenchanter le monde... Il n'est pas ŕ notre portée de réduire sa vastitude. Mieux vaudrait d'ailleurs travailler ŕ habiter ce monde, comme on habite son corps, y mettant de l'esprit.
Quant ŕ la vitesse, la chose est difficile. Je ne sais plus dans quel roman de Paul Fournel on lit ce dialogue : "- Personne n'a raison sur la vitesse du monde. C'est la vitesse qui a ses propres raisons. - Nous sommes maintenant dans la vitesse du monde. - Mais ce n'est pas notre vitesse".
Le réenchantement du monde viendra de notre capacité ŕ nous le réapproprier de l'intérieur: espace et temps. Difficile et nécessaire exercice auquel l'artiste apporte une immense contribution.
Nous étions l'autre soir dans l'atelier d'un ami ŕ Grenoble.  L'atelier occupe un magnifique espace au dernier étage d'un bâtiment qui hébergeait jadis une fabrique de gants. La magie des lieux chargés d'histoire ouvričre joue. Et ici nulle vitesse.
Le regard se porte avec bonheur sur les oeuvres-fortes, dessins ŕ la mine, peintures minutieuses, photographies splendides... Etat de fait, Rencontre au sommet, Oxymores... qui introduisent non pas dans un autre monde, mais font voir ce monde-ci autrement

Article ajouté le 2009-05-22 , consulté 1 fois

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