Magazine Journal intime

Si versailles m’etait “compte”

Publié le 23 mai 2009 par Anaïs N.

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Fastes de Cour

Non, ce n’est pas un erreur. Vous avez bien lu Si Versailles m’était compté. Compter comme additionner et non soustraire, multiplier et non pas diviser, sinon pour régner… normal.
Versailles et ses fastes, très cher Versailles où j’ai vu le jour il y aura un demi siècle bientôt, et où j’ai vécu plus d’un quart du même siècle, tout de même… Versailles que je déteste et qui me le rend bien. Mais c’est une autre histoire que peut être un jour, je raconterai…

Cher Versailles. Il est bien loin, le temps jadis où ma Grand Mère et ma Grand Tante s’en allaient des après midi entières lire, paisibles, sur une banc autour du Bassin de Neptune ou à la Petite Provence …Pardon, le Parterre du Midi. L’accès à ce grand jardin était libre et il faisait bon à l’ombre des charmilles. On n’avait pas encore peint en jaune Van Gogh les fenêtres, ni barbouillé à grand renfort de feuilles d’or la flambante et nouvelle Grille Royale.
Désormais, il vous en coûtera 15 euros pour accéder aux jardins et à peu près autant pour visiter une exposition, 11 euros pour une modeste demie heure de barque sur le Grand Canal et ainis de suite… Versailles ressemble à une machine à sous. Ils ont osé exposer les inepties de Koons, alors pourquoi ne pas en faire un casino?  Par contre, ils n’ont pas encore trouvé comment faire pour que la poussière des allées ne macule pas vos chaussures. Pour ce prix là, ils pourraient fournir le tampon Kiwi, quand même!
Mais le pire vous attend si vous prenez votre automobile pour venir au Palais. Le prix du stationnement est exhorbitant et bien malin celui qui ne se fera pas prendre. Alors, venez en train. L’accès à la Gare Rive droite est libre, tout comme à Saint Lazare et les controleurs ne sont pas légion. Gardez votre oseille pour plus tard… Ou alors, un truc de vieille versaillaise. Rejoignez via le Boulevard de la Reine, les culs de bas de fosse de la Cité Royale, aux abords du Quartier de Montreuil. Certes, vous marcherez mais si vous n’avez pas assez de monnaie, prendre une amende est moins risqué…

Pour l’anecdote, j’ai travaillé à Versailles. Pour les besoins de mes fonctions, j’avais un véhicule de société avec un joli macaron à l’effigie du Roi Soleil pour circuler librement dans le Domaine… Je ne l’ai jamais utilisé. J’ai toujours préféré stationner à l’extérieur et entrer à pied. J’appelais le Chef de Chantier en place et il me véhiculait avec beaucoup de célérité. Cela m’a souvent évité de me paumer, et de perdre le temps précieux qui à cette époque allait avec…
Il m’arrivait de rester au bureau et par conséquent, il me fallait laisser ma voiture en place. Il m’en coûtait environ 5 euros la journée et mon employeur ne voulait pas prendre à sa charge ces frais là. J’ai eu de nombreux heurts à ce sujet avec lui. Plus d’une fois, je lui ai demandé de bouger ses fesses pour s’en aller trouver Monsieur le Maire (Etienne Pinte) pour tenter de trouver une solution. Car à Versailles, s’il existe des cartes de résidents, rien n’est prévu pour les flottes entreprises.
J’en ai eu marre, absolument assez de courir après le seul horodateur qui accepte les bonnes vieilles pièces en ferraille… surtout les jours de pluie. J’ai cessé de payer et je me suis retrouvée, parfois, avec pas moins de trois contraventions soigneusement glissées sous mon essuie glace gauche. Impossible d’y échapper. Penchez vous un instant, sur un plan de Versailles au dessus du Quartier Saint Louis, et observez ce maillage serré de rues et de venelles. J’ai tout essayé. Les agents du stationnement versaillais sont zélés et passent chaque artère au peigne fin au moins deux fois par jour…
Un jour de grande bonté, je me suis décidée à sortir mon carnet de chèques pour régler ma dîme à la Ville Royale. J’ai fait un chèque d’une centaine d’euros pour une dizaine de prunes… Soit environ dix jours de boulot… Et j’ai reçu par retour de courrier une sentence car à Versailles - Oui, je précise, partout ailleurs vous réglez vos contredenses à Rennes, à Versailles, c’est à Versailles - on libelle un chèque par amende, soit l’intégralité de mon chéquier dans ce cas de figure… C’est mon banquier qui aurait été content… Je suis sortie de mes gonds et je vous jure que le combat a été rude avec mon taulier…. Mais par un beau matin, en catimini, et pour calmer ma colère, à la sortie d’une réunion de chantier, il m’a glissé dans la main une liasse de billets sur ses deniers personnels pour éviter ma démission….

J’ai fini par démissionner quand même et j’ai trouvé heureux d’ aller bosser dans des banlieues un peu plus chaudes où la police a d’autres chats à fouetter que les automobilistes sagement stationnés… Mais avant de partir, j’ai laissé sur le bureau de mon divin patron, pas moins de 32 contredenses … toutes majorées…. Sa comptable me haïssait et mes oreilles ont dû siffler.

J’avais vu une vidéo sur le site internet du Moniteur et des TP. sur le Petit Trianon de Marie Antoinette restauré. J’avais très envie d’aller le visiter, d’autant que j’ai travaillé à l’étude de remise en état de la Maison du Suisse qui lui sert désormais d’accès… Juste voir le résultat de ce que j’ai connu dans un état de totale insalubrité… Le prix de l’entrée est si onéreux que j’ai décidé de boycotter…. Plus tard peut être quand rancune et rancoeur seront passées. Quand j’aurai pardonné au Monarque qui un jour, de rage, m’a fait décapitée….

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