Magazine Journal intime

Wesh gros, palme d’or…

Publié le 23 mai 2009 par Pestouille

C’était il y a un an, remember, le miracle s’est produit. Un film français a obtenu la palme d’or au festival de Cannes. En bon chieurs nous avons repoussé et repoussé le moment d’aller voir le film au cinéma, jusqu’à ce qu’il disparaisse des affiches et qu’on se dise “pas grave on le mattera en DVD”… comme vous le savez, cela est chose aisée pour nous. Bref, ça y est on a enfin vu “Entre les murs” de Laurent Cantet, non sans appréhension à cause de tous les clients du vidéoclub de Monsieur O. criant au génie, attitude qui déclenche chez nous une extrême méfiance en général. Je laisse donc la parole à  monsieur pour vous (re)parler de ce film…

La bande annonce, loin de m’avoir donné l’envie de voir « Entre les murs », m’avait refroidi plus que de raison. Par chance, la première fois que je l’avais vu, le mois de Mai battait son plein et le soleil tapait fort ; du coup, j’avais évité l’hypothermie.

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L’autre soir, pour faire plaisir à madame, et puisque la soirée allait la mener tout droit vers sa vingt cinquième année (pour les mauvais en mathématiques, entrer dans sa vingt cinquième année signifie que l’on vient d’avoir vingt quatre ans), je pris frauduleusement dans mon propre magasin, le DVD d’ « Entre les murs ». Je dis frauduleusement car au cas où vous l’ignoreriez, prendre un DVD dans un vidéoclub dont on est le gérant sans le payer s’appelle de l’abus de bien social. Etonnant, mais véridique, et somme toute logique.

C’est malin, tu veux pas aussi dire que tu gruges sur ta déclaration d’impôt, avec la moule qu’on a, j’suis sur qu’il y a un contrôleur qui lit mes billets tous les matins (ben quoi on peu bien rêver)

Je m’apprêtais à passer une mauvaise soirée, de bon cœur.

T’abuses mec, comme si on regardait pas assez de trucs du genre “Tonerre sous les tropiques”… quelle grosse marrade  ndlr…

Le premier plan nous montre François « Marin » Bégaudeau, prof de çaifran de son état, se rendant à son collège, malette à la main, et roulant du postérieur comme une (vache) Charolaise enceinte. C’est jour de rentrée à l’établissement  Françoise Dolto, et les professeurs font leur présentation. Un rapide plan séquence nous présente quelques personnages clés et se termine par le speech succint de François. J’aime bien Bégaudeau en règle générale, et notamment ses interventions dans l’émission de cinéma « le Cercle », interventions pas forcément pertinentes mais toujours drôles. Il est aussi passionné de foot et écrit à l’occasion dans le deuxième (en termes de qualité) magazine pour footeux intellos : So foot.

Là j’imagine chères lectrices que vous brulez de savoir quel est le premier. (magazine intello de foot) ah non ? vous vous en battez les flancs? Ok bon, tant pis, je dois être la seule bonne femme à s’y connaître aussi bien sans vouloir me lancer des fleurs. D’ailleurs je lance un défi à qui prétend me mettre un disquette en foot…

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Les premiers moments du films sont loin d’être irritants et lui ne cabotine pas, contrairement à l’impression qui transpirait de la bande-annonce. Au contraire, à l’instar de Kechiche, réalisateur de « la graine et l’hybride âne-cheval », Laurent Cantet parvient à donner un aperçu de réalité, ce qui fait systématiquement défaut au cinéma social français. Vous ne verrez,ou plutôt n’entendrez pas ici, de ce français académique que l’on peut entendre dans les films de Rohmer. Ouf ! Et cela tombe bien, car la langue et le rapport des jeunes  avec la langue française, c’était un des thèmes principaux du bouquin dont est tiré « Entre les murs ». Je vous rassure, je ne l’ai pas lu, et ne le lirai probablement pas, mais on me l’a dit. Mes sources ? « Langue bien pendue », la petite fille de « Gorge profonde »(celle du porno, pas du Watergate).

Hé mais t’es un gros dégueulasse en fait! D’ou tu parles de porno sur mon blog? et puis d’abord j’croyais que t’avais jamais maté un porno de ta vie? Pffff les mecs c’est tous des mythos. J’vais grave divorcer.

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Bref, si le rapport de ces jeunes avec la langue -pas celle qui est bien pendue, mais la française- et son évolution n’est pas aussi présent dans le film, il en reste malgré tout l’un des fils conducteurs. (On suivra également, dans le désordre, une lutte idéologique quant aux moyens de faire régner la discipline entre deux professeurs (François et le prof d’Histoire), les tribulations d’un trublion professionnel du nom de Souleimane, et  le pétage de plomb du prof de techno. Cette scène, aux intentions louables (montrer que les profs souffrent aussi) est la moins bonne du film, peut-être une des rares mauvaises, notamment parce que l’acteur la surjoue un peu à mon goût. Sinon, c’est plutôt bon, et Laurent Cantet évite pas mal de clichés en prenant le parti de ne pas en prendre, que ce soit du côté des élèves ou d’un quelconque professeur.

Et j’ajoute à cela un petit point pour répondre à ma blondasse préférée avec qui je devisais sur ce même film il ya peu. Tu disais avoir été agacée par certains tics de Bégaudeau et n’être pas “d’accord” avec ses méthodes d’enseignement. Je ne crois pas, pourtant, que le sujet du film soit là. Le film, au contraire ne cherche pas à dire “regardez, c’est  ça la manière d’enseigner idéale” ou encore “regardez comme ces pauvres élèves sont sous estimés”. Non. A aucun moment je n’ai eu l’impression d’une parole donneuse de leçon, et c’est ce que j’ai trouvé réussi, car inattendu.

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Pas d’angélisme, pas de démonisation pour peu que le mot existe, pas de solutions aux problèmes mais un regard sur les différentes réponses proposées par les professeurs, ” Entre les murs” dresse un état des lieux réaliste de l’éducation nationale dans certains collèges aujourd’hui.

On pourra me reprocher d’utiliser des phrases toutes faites de ce type issues des meilleurs numéros de Télé7Jours, mais je n’en ai cure ni remède, car dans le cas d’ « Entre les  murs », il s’avère que le nez de ce cliché ne s’allonge guère.

A voir, et être.

Putain c’est ouf,  parfois je mets 5 min. 39 à capter tes jeux de mots.

Bon samedi les gens.


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