Clic, clic, clac

Publié le 23 mai 2009 par Pffftt
Ce n’était pas juste une boîte où tu aurais pu planquer tes chaussures.
Tu sais, lorsqu’il y a confusion dans tes yeux…et il pleut des confettis d’or sur ton armure.
Sur le couvercle il y avait des rayures. C’était de l’aluminium, ou un genre de tôle rouillée, c’était une matière froide mais qui résiste au temps…finalement.
Ce n’était pas un souvenir usé, tu ne serais jamais cela, pour moi.
Mais une boîte, un secret, le temps qui avait passé, la température de ton corps un soir d’été, la trace de nicotine sur ton majeur droit, la bordure de ton arcade en forme de volcan d’Auvergne…lorsque tu te fâches, lorsque tu capitules…et arc-en-ciel dans ton sourire…immense.
I M M E N S E
Et…
…intraduisible en mots. Ton sourire.
Pas de traduction.
Je ne suis pas écrivain, je ne suis pas emballée, je ne suis pas fleur de printemps ni poète de bord de lune. Je ne suis pas si vilaine, je ne suis pas vraiment libre, je ne suis pas trop tranquille, ni même très douée.
Je ne suis pas voleuse…et pourtant…
Ton sourire.
Foutu dans la boîte, avec le reste, chourrav’ de justesse, comme si de rien.
Et le temps qui coule dessus.
***
Ce n’était pas juste une photo où tu aurais pu faire le beau.
Tu sais, lorsqu’il y a crânerie sur ton front, et dans les muscles de ton corps…et je pleure des confettis de rire sur mes joues blush.
Les quatre coins étaient bien lissés, par le plat de ma main, depuis tant d’années.
C’était un polaroïd jauni, mais qui défiait ma conscience, ma mémoire, et le hight-tech numérique des cinq dernières années.
Ce n’était pas une image morte de toi, tu ne serais jamais cela, pour moi.
Mais ton visage en demi-teinte, ta joue droite écrasée dans ta main, un matin au réveil…ta tronche de râleur face au flash emmerdeur…et moi, celle que tu aimes ici et maintenant, qui colle cet instant sur une photo, pour rester l’unique…l’infini…l’univers…pour toi.
P O U R T O I J E S E R A I L’ U N I V E R S
Et...
…un instant que l’on vole, à soi-même, et ce que l’on sera…plus tard.
Je ne suis pas scientifique, ni faiseuse d’histoire. Je ne suis pas si loin, je ne suis pas si bien, je ne suis pas partie. Je ne suis pas remplie. Je ne suis pas sourde non plus…mais bavarde, oui.
Tes oreilles qui se fatiguent et réclament pourtant mes bavardages dès ce petit matin de Juin, tes bras qui s’agitent pour choper l’appareil photo et inverser la tendance, et à mon tour prise en flag…et clap !
Deux polaroïds, et coup sur coup, deux instants de nous.
Foutus dans la boîte, avec le reste, chourrav’ de justesse, comme si de rien.
Et le temps qui écrase, malgré tout, ce qui reste de nous.
***
Ce n’était pas juste une histoire où il vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants, car je n’y croyais pas. Toi non plus.
Tu sais, lorsqu’il y a hésitation sur nos deux visages au même instant…et ils crament, ces putains de confettis d’or, dans nos cages thoraciques rétrécies par la peur.
Du début à sa fin c’était une histoire bien à nous et on y a mis ce qu’il fallait de trucs fous…...crois-moi.
Sauf que je suis partie, trop tôt…ou trop tard…
Et le temps nous a canardés comme des moins que rien sur une marre boueuse de fin d’automne.
J’ai entendu ta voix, hier matin, dans ma bagnole, en allant au boulot.
Ta voix qui raisonne dans les grésillements de cette foutue radio.
Au petit jour, ce vendredi matin.
J’ai tenté de mémoriser.
Rien.
Toute la journée pourtant, ta voix dans ma tête.
Et encore, ta voix dans ma tête.
Le soir, j’ai cherché sur le web, je t’ai téléchargé en toute illégalité.
Peere to peere.
Rien à foutre.
Et je t’ai passé en boucle sur mon mp3.
Et j’ai chialé (comme une môme).
La nuit a continué de tomber, elle s’en foutait de mes états d’âme…
Je ne suis pas fan, je ne suis pas musicienne, je ne suis pas danseuse. Je ne suis pas silencieuse, je ne suis pas fâchée, je ne suis pas contre, ni pour.
J’ai raté simplement d’être l’univers pour toi.
Je ne me suis pas pardonnée.
Il devait être 2 heures et 47 minutes. Le téléphone a sonné chez toi.
La sonnerie a raisonné plusieurs fois. Tu as dû râler, tu as dû avoir froid à tes pieds, tu as dû cogner ton gros orteil dans le coin d’une table en passant, tu as dû deviner…
…la conne à l’autre bout du fil qui n’osait plus respirer, c’était moi.
Tu as deviné ça.
Je le sais.
Hey, hey…you are full (up)