Fracture du bras
Qui irait imaginer en déambulant dans le paisible quartier résidentiel où se dresse l'édifice religieux que la paroisse vit en état de siège ou presque ?
« Cela fait deux ans que ça dure, explique le vicaire général. Tout a commencé quand nous avons été contraints de murer le local de la chaufferie suite à de nombreuses effractions. C'était devenu un squat pour des nombreux jeunes qui s'y étaient quasiment installés. » Depuis, les dégradations, vols et insultes se sont succédé malgré les rondes de police plus fréquentes.
« Le pire a été atteint le 28 avril dernier. Une paroissienne âgée de 73 ans a été violemment agressée à huit heures du matin alors qu'elle s'apprêtait à ouvrir la salle du conseil paroissial. » Traînée à terre par l'individu qui l'a volée, elle souffre d'une fracture du bras et de séquelles psychologiques importantes. « Désormais, j'ai peur de sortir. Moi qui étais une personne autonome, je suis en train de plonger dans la dépendance », confie-t-elle, visiblement éprouvée.
Hostie profanée
Devant tant d'acharnement, les paroissiens ont décidé de réagir pour dire leur émoi, leur peine mais aussi leur crainte. « Nous ne nous sentons plus en sécurité. Nous ne pouvons pas tout accepter sans réagir. » Dimanche 10 mai, après l'office, une centaine de fidèles et d'habitants du quartier se sont réunis pacifiquement dans la cour de l'église. « Je voudrais que la personne qui a agressé la dame âgée se rende compte qu'elle aurait pu devenir en quelques secondes un assassin. Et alors que serait devenue sa vie ? s'interroge le père Molinas. Face à toutes ces violences, nous sommes désemparés. Et inquiets pour l'avenir de notre société et de nos enfants. »
Fidèles au message chrétien, les paroissiens du Sacré-Coeur sont prêts à pardonner, mais pas forcément à tendre l'autre joue...
Dans l'indifférence, une nouvelle fois...