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Insomnie

Publié le 25 mai 2009 par Eleken

1h, 2h, les heures se comptent, les minutes s’égrainent. Je n’arrive plus à dormir. Respirer est un automatisme bien déplaisant quand il s’agît d’essayer de s’en empêcher. Un bon coup sur la tête voilà ce dont j’aurais besoin. Ma tête réfléchie trop. Probablement la faute de ce cœur en charpie qui bat désormais péniblement dans ma poitrine. Sera-t-il un jour normal de nouveau ? J’en doute. Les bouts de ficelles sociales que j’utilise afin de faire croire qu’il n’est pas mort ne masquent pas les cicatrices. On voit bien qu’il est brisé. Noircit, obscur et suintant d’un pue jaune à l’odeur âcre. C’est ainsi que je suis né, je le sais maintenant, c’est comme cela que je veux voir ma vie se terminer. Sans ‘interaction’ avec ce monde de souffrance, replié sur moi-même, ignorant le malheur de tout à chacun, ne m’en mêlant plus, n’y cherchant plus de solution à ma propre expérience. J’ai finit par comprendre, que le mal que l’on m’a fait, n’a jamais eu de but précis. Il était là c’est tout. Il fallait le vider sur quelqu’un et, semble-t-il, je suis né avec le don d’être un réceptacle à cette souffrance. Et tant pis si j’en souffre aussi puisque je ne suis qu’un conteneur. En moi il n’y a plus rien. Quand je vomis cette vie, elle se vide de toute substance. Il n’y a en moi nulle colère des évènements, juste une ridicule résignation.

Mes jours ne sont plus que des nuits tellement ma vue se voile d’obscurité, mon sang est assoiffé, je me repait de cette humanité qui m’a créée. Un loup pour l’homme. Voilà ce que vous avez fait de moi. Un prédateur obscur et absolu. Une entité doué d’un intelligence qui vous surpasse, d’un force qui vous surpasse. J’aimerais dire que je suis encore l’homme que j’étais hier, mais ce serais faut. Le poison de la haine, celui de la colère, la fureur se sont insinués dans mes veines, ont changé la nature de ce que je suis. Homme j’ai été, je ne suis plus maintenant. Maintenant leur brulure s’est allée. Ne reste que moi. Le premier mot qui me vient pour me définir est un mot de mythologie. Il est néanmoins le plus qualifier. Car damnation n’est pas mortelle, mon temps ne cessera pas, ma souffrance grandira pour ne jamais s’éteindre. Protégez vos cœur que je ne m’y abreuve. Je suis… le monstre qui hante votre esprit, le souvenir lointain qui vous fait avoir peur du noir. La peur s’immisce dans votre âme comme elle a longtemps torturé la mienne. Je suis mourant mais je ne puis plus mourir.  Votre Horlà, votre croquemitaine, votre bourreau, votre fléau. Tout ce que vous avez été pour moi. Je suis votre vampire.

— Eleken,
En proie à une émotion que la violence ne saurait exprimer,
J’aimerais écraser entre le pouce et l’index cette misérable étincelle qui brule tel le bucher


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