Paul-Marie Coûteaux n'est plus candidat pour les élections européennes mais cela ne l'empêche pas de continuer à commenter l'actualité. Pour preuve, ce long entretien accordé à Revue-Républicaine.
Sur le mode de scructin :
"Dans le mode de scrutin actuel, les parlementaires européens sont complètement déracinés, et ce sont d’ailleurs pour la plupart soit des idéologues de la supra-nationalité, soit des recasés qui ne font pas grand chose et ne rendent jamais aucun compte de rien, sans lien avec grand monde. Ce sera pire dans les années à venir puisqu’ils ne seront même plus rémunérés par l’une des assemblées du parlement national, ce qui est le cas actuellement (c’est pourquoi j’ai toujours dit que j’étais « député français au parlement européen » et non « député européen » puisque, mis à part les défraiements, je n’ai de lien financier qu’avec le Sénat de la République) ; hélas, les indemnités parlementaires seront désormais versées par le budget de l’UE, conformément à un statut propre de « député européen » dont l'adoption est annoncée pour l’an prochain… Cette perspective d'intégration supplémentaire dans la machine supranationale ne me paraît pas insignifiante…"
Sur la multiplication des listes dites souverainistes :
"Cette dispersion est ridicule ; d’ailleurs, si j’ai certes été candidat indépendant pendant quelques semaines, ce fut surtout pour « garder la parole » et bien marquer que le député sortant que je suis n’accepte pas la guerre des grands chefs, ni la façon dont ils concevaient la campagne électorale dans l’oubli quasi-complet de la souveraineté, le seul lien qui pourtant pouvait réunir tout le monde"
Sur le désintérêt des Français pour la campagne :
"Pour les supranationaux de tout poil, qui savent bien que les peuples restent attachés à leur patrie, l'obsession est toujours la même : construire leurs échafaudages dans leur dos, dans le plus grand silence possible. Pour cela, pas de débat et surtout pas d'informations - l'absence d'information est d'ailleurs sidérante s'agissant d'une des entreprises majeures de notre époque. Certes, on pourrait croire que la chape de silence ne saurait tenir en période de campagne européenne. Or, il n’en est rien : le Système a pris soin de prévenir sur tous les tons, depuis des semaines que « ces élections n’intéressaient pas les Français » ; le procédé est simple : on répète aux gens qu’ils ne s’intéressent pas au sujet, ce faisant on ne fournit aucune information, le brouillard reste épais, et l’abstention massive assurée : le tour est joué ! Une seule fois, il y eut une saison d'information et de débat : en 2005, lors du référendum sur la Constitution, et les oligarques ont vu le résultat ; ils ne recommenceront pas de sitôt."
L'Europe dans dix ans :
"C’est le grand crime de l'UE, qui arrache aux Etats des pouvoirs, une capacité politique qu'elle n’assume pas pour autant, notamment parce qu'elle n'en a pas la légitimité suffisante. J'ai toujours dit que cette affaire n'était pas un jeu à somme nulle : dans ces fameux transferts de compétences, beaucoup de pouvoir politique. C’est en cela que l’UE chloroforme l’Europe, l’empêche de réagir, et la tue à petits feux. Nos capacités de réponse collectives allant diminuant, les crises se multiplient, se prolongent, s'aggravent, en sorte que nous devrons bientôt accepter de parler de décadence européenne."
Sur Nicolas Sarkozy :
"L’essentiel est dans le fait que la France, comme Etat, Nation et civilisation soit indépendante ou non : le Gouverneur Sarkozy a choisi de la faire entrer dans les rangs de l’Empire, à tous points de vue : ce crime contre l’histoire de France, rien ne saurait le racheter. "