La Lainière de Roubaix

Publié le 26 mai 2009 par Paniervolant



Je sais ce que vous imaginez, la voilà partie dans ce milieu un peu spécial qu'est le monde de la Haute-Couture, patience, pas encore pour l'instant.
Mais nous y arriverons.
Comme je vous l'ai expliqué, ma vie de petite lycéenne s'était soldée par un échec, suite au refus de mes parents de m'inscrire pour une aventure qui me passionnait : l'école des Beaux-Arts de Roubaix.
Il y a quelque temps, il m'est arrivée de passer devant cette école des Beaux-Arts,  je n'ai pu m'empêcher d'avoir un sourire ironique, mais affectueux, et une certaine fierté....
Après tout cette école aurait du inévitablement être le précurseur de ma future vie professionnelle, et la voilà transformée en école d'ingénieurs textiles ...ENSAIT.
En y réfléchissant un peu, je n'ai fréquenté aucune de ces deux écoles, mais j'ai réalisé un parcours professionnel qui aurait nécessité la fréquentation des deux établissements.
Je me dis parfois avoir eu un parcours très chanceux, le fait d'avoir réussi à sauter les étapes qui auraient du faire partie intégrante de ce cursus .



Ci-dessus l'école des Beaux-Arts à Roubaix, devenue l'ENSAIT actuellement.


Bref, pour le moment, j'étais sortie diplomée des cours Pigier, tout un programme !!!  Ce qui faisait la fierté de mes parents !!!
J'avoue qu'à cette époque, les années 60, il était de bon ton d'avoir une fille sténo-dactylo ou secrétaire.
C'était une fierté pour des parents n'ayant pas réussi à convaincre leur progéniture de faire carrière dans l'administration !!!

Quand j'y pense, mon premier job, obtenu par les hautes relations de mes parents "Dactylo à la Lainière de Roubaix" !!!
Mais j'avais déjà d'autres ambitions.
Enfin sous la coupe de mes parents, je suivais leurs souhaits, probablement qu'ils se transposaient dans le parcours de leur fille, eux qui n'avaient pas eu la chance d'y arriver.
C'est ainsi que je me suis retrouvée pour mon premier job , dans un pool dactylographique, et pas n'importe où, à la Lainière de Roubaix. Tout un programme !!!!!
Le pool se présentait par deux rangées de dactylos, séparées par une grande allée centrale, où "le chef de service", passait régulièrement pour nous surveiller, en faisant des "va et vient" incessants.
Chaque rangée était constituée de deux bureaux avec deux dactylos.
J'étais malgré tout impressionnée par ce premier job. Nous avions des machines à écrire IBM, électrique et à boule s'il vous plait !!!
C'était le nec plus ultra pour moi.... Tout me semblait merveilleux !!!
Ce qui l'était moins, c'était le job en question, d'une nullité totale; il fallait  taper à la machine, dans une seule journée, quarante fois le même courrier, et s'il vous plaît, sans faute de frappe, sous peine de recommencer !!!
Je bénis cette merveilleuse invention qu'est la photocopieuse !!!
De plus, inutile de lever la tête pour s'adresser à la voisine, ni même de tenter lui esquisser un sourire, sans voir s'amener avec fureur le "chef de service" qui envoyait un grand coup de pied dans le bureau.
Bien évidemment je n'y ai pas échappé, et à la fin de mon premier mois à l'essai, j'aurai aimé lui faire un bras d'honneur !!
Je me suis contentée de quitter le bureau en claquant violemment la porte.
Adieu le gardien de prison !!!

C'est ainsi que je délaissais brièvement mon premier job, sans intérêt, mais qui fit de moi, une réelle virtuose du clavier, et cela jusqu'à présent.




Ci-dessus la Lainière de Roubaix qui deviendra un géant du textile, employant près de 5800 ouvrirers.
Elle a cessé ses activités avant la fin du XXème siècle, sans connaître la nouvelle route de la Laine, qu'on voit passer au premier plan.