Un écrit dans la série des mémoires parues ces derniers temps évoque « Le joueur d’échec », de l’auteur de « La pitié dangereuse » et pousse, loin du contexte premier, à se rappeler de certains destins tragiques. Quarante ans séparent les deux drames, celui de Stefan Zweig auteur de ces livres, qui en 1942 se donnait la mort avec sa femme, désespéré, de voir les nazis volaient de conquête en victoire dans une Europe désormais à genoux. Et en 1982 le poète Khalil Haoui, ne supportant plus de voir le sol de son Liban piétiné par les godasses des soldats israéliens entrant dans Beyrouth, mettait lui aussi fin à sa vie. Ce ci pour la souvenir. Et pour la suite, un paragraphe dépoussiéré et rafraichissant du recueil « La peur » de ce même S.Z., après les chaleurs presque étouffantes de ces derniers jours :
« Un petit éclair blanc donna le signal ; aussitôt, dans un roulement de tambour, et tombant en trombes, les vitres pleurèrent sous le crépitement meurtrier des humides projectiles ; en signe de capitulation, la locomotive inclinait vers le sol son panache gris. On ne voyait plus rien, on n’entendait plus que le grondement irrité de l’averse sur le verre et l’acier, et, comme une bête pourchassée, la locomotive filait sur les rails étincelants pour échapper à l’orage. »