Mon dieu mais qu’allait elle faire dans cette galère ? Avant de partir à l’aventure vers les contrées zinéxplorées (enfin si, un peu) du Népal, je vous avais dit que je vous raconterai pourquoi je m’étais fourrée dans ce pétrin, si ce n’est pour les forts beaux yeux de monsieur O. Lorsque j’ai rencontré monsieur, j’ai rapidement compris que c’était un dingo du sport et plus particulièrement de l’escalade, qu’il pratiquait depuis bien longtemps. Là, je me dis, waou, un esprit sain dans un corps sain (et bien appétissant) voilà qui est fort prometteur et ça tombe plutôt bien, j’en avais marre de me coltiner des connards (taillés comme des cure dents de surcroît).
Les premiers mois sa passion pour moi prenait le dessus sur sa passion pour la grimpette (bien qu’on puisse considérer qu’il grimpait beaucoup quand même… hem hem) Comme des zamoureux en bonne et due forme on passait le plus clair de notre temps au pieu, à faire des miettes et se mater dans le blancs des yeux. On est tous au courant, ne vivant pas dans le monde féérique de mon petit poney, que même quand on s’aime très fort cette période ne dure que quelques mois… ce après quoi on se souvient qu’on a une famille, des amis, que le ciel et bleu dehors et la boulangère toujours aussi conne. C’est à cette période que mon cher petit Monsieur O. se remit à pratiquer son sport plus sérieusement .
Vous n’êtes pas sans savoir que monsieur O. est un gros malin. Je l’ai démasqué et je vous révèle son plan diabolique en quatre échelons. C’est que le bougre avait (et a toujours) de la suite dans les idées…
1ère étape : Prouver à la demoiselle que l’escalade c’est intéressant pour les yeux.
Déjà, la base. Avant d’essayer à tout prix de faire dire à la personne que c’est génial, il faut trouver une bonne excuse pour faire accepter à la nénette le sport en question. ( à raison de deux ou trois séances de trois heures par semaine)Ce fut chose aisée en ce qui concerne l’escalade. Il a suffit que le monsieur retire son t-shirt : PAF ! J’avais compris l’intérêt de la chose. C’est que le bonhomme était bien conservé, par tous les diables. L’escalade rend les gens plastiquement très intéressant, ce que pourra vous confirmer mon amie Cam aka ze londonian biatch, puisqu’en entrant pour la première fois dans une salle de grimpe elle s’est crue au milieu d’une pâtisserie.
2ème étape : Eveiller un intérêt pour la pratique …
En bon rusé, monsieur O. avait très vite cerné la Monica qui sommeillait en moi. Même si je voue une haine profonde au volley ball, et au tennis de table, j’ai quand même plus de douze ans de danse derrière moi et un esprit de compétition assez aiguisé dirons - nous. Et bien sûr je déteste l’échec. Le gros malin s’en était vite aperçu en me bottant le cul au Monopoly, jeu pour lequel il a une technique secrète pour gagner qui me fout grave la rage. Autant les premières séances en salle m’avaient un peu découragée (c’est qu’il faut des bras pour monter sur ces fausses pierres maudites) autant les premières expériences dans la nature (dans les Alpes) avaient été très drôles. Mis à part la toute première voie dans laquelle j’étais restée coincée en faisant du boudin en mode « naaaaaaaaa j’irai paaaaaaaaaaaaaas » sous l’œil moqueur de monsieur O. et de son cruel petit frère, les suivantes avaient été marrantes et celles de l’année d’après encore plus.
Oui… bon…, pour le “style” catwoman on repassera, c’est certain… mais que c’est crevant tout ça !
Bon évidement il faut être assez maso pour :
-Supporter la sensation de la magnésie (comme de la craie sur les mains, erk, rien que d’y penser j’ai les dents qui grincent, je me sens mal)
- Supporter de mettre ses pieds taille 37 dans des chaussons d’escalade taille 35 et transformer ses pieds d’humain en panards de hobbit atteint d’urticaire aigu.
- Supporter l’idée du vide en dessous, même quand c’est plus de 200 mètres
- Supporter d’avoir à apprendre patiemment (ça c’est très dur pour moi) à faire le nœud comme çi, et le nœud comme ça, de s’attacher dans tous les sens aahhh putain j’ai mis mon baudrier à l’envers pour la millième fois.
-Supporter d’avoir grave mal aux mains et aux doigts.
-Supporter d’avoir un monsieur O. super fortiche, ex-futur prof de sport qui arrête pas de te donner des bons conseils ( ça aussi c’est très dur)
3ème étape : Susciter un intérêt pour des activités annexes étroitement liées à l’escalade
Par exemple l’alpinisme. Voilà une activité saine, dans un cadre magnifique, qui demande de l’endurance et un certain « power »… s’était dit monsieur O aka le gros malin. Ce sont la des qualités que la pestouille possède (hé oui je suis comme ça je m’envoie des fleurs par personnage interposé) Attention je ne parle pas de randonner parmi les fleurettes et les bouquetins, je parle d’alpinisme avec les combinaisons pas belles, les chaussures d’astronautes qui font mal, et les levers à trois heures du mat après une nuit en dortoir dans un refuge ou ton voisin a ronflé comme un porc toute la putain de nuit. Première année : des courses de montagne avec un guide. Deuxième année : courses de montagne en autonome rien que tous les deux : idéal si vous voulez tester la votre confiance en l’autre. Pas idéal si vous êtes une grosse froussarde. Marcher sur les glaciers et entendre crac crac ça fout un peu les pétoches quand même… Mais bon, emballé c’est pesé, la montagne ça vous gagne, j’ai kiffé, et le plan diabolique de monsieur O était bien rodé…
4ème étape: Lancer un défi, sachant que ça tombera pas dans l’oreille d’une sourde :
Balancer comme ça l’air de rien: “Et si on tentait carrément un sommet de 6000m? “ En voilà une idée qu’elle est bonne. Oui mais voilà, partir aussi loin, aussi longtemps pour une expédition pareille ça coûte pas trois radis et demi… oh mais attends… on se marie bientôt ! Ca pourrait être notre voyage de noces, et notre cadeau de mariage ! C’est là que j’ai compris que le salopiot avait tout prévu depuis le début. Peutimporte. J’aime les gens têtus et machiavéliques. Vous connaissez la suite de l’histoire, un voyage incroyable que je vous ai raconté en long ici, en large là et en travers juste là…
C’est ainsi qu’à mon insu mais avec beaucoup de joie j’ ai découvert la vie en Himalaya et que je me la pète grave en racontant mes aventures de petite parigote qui a des couilles. (ça aussi il l’avait prévu, il sait que j’aime beaucoup me la raconter. Il est formidabeul…)
Sur ce à demain les enfants, prenez en de la graine !
NDLR : aujourd’hui je souhaite un très très joyeux anniversaire et plein de bonheur à ma mère, Christine en premier lieu et aussi à mon petit (et cruel) beau frère, Jonas. Voila ! Happy birthday et plein de bisoux.
posté le 17 mai à 13:25
bof!!! CA pour devenir catwoman moi je veux une formule ou je sais pas moi comme dans le film un chat qui te tronsforme