Je me demande souvent ce qui fait une « belle aquarelle » et bien entendu, je n’ai pas trouvé de solution. L’on va parler de transparence, de ressenti, de suggéré, de graphisme et ensuite, quoi faire.
Je n’avais pas mis en ligne jusqu’à présent une de mes dernières réalisations. J’ai regardé, par la fenêtre du rez-de-jardin, où j’ai installé mon atelier (sic) quand je suis dans le Sud et voilà ce que cela a donné.
J’ai mis cette aquarelle sur un forum que je fréquente régulièrement. Il s’agit d’une sorte de galerie où l’on expose ses réalisations. Ce n’est pas une rubrique d’aide et de critiques.Voici quelques échantillons de commentaires qui ont été fait à propos de cet envoi
C. a dit « Aquarelle pure, simple et belle »
K. a dit « Tu as bien raison de peindre comme tu l’entends ou comme tu le sens !!!! »E. a dit « Moi je préfère tes dessins aquarellés car j’ai l’impression que tu as beaucoup pataugé dan l’eau pour ton bouquet »
F. a dit « Dans ton bouquet de fleurs, que tu as du faire dans le mouillé, on ne retrouve pas la transparence de l’aquarelle. On dirait que tu as frotté le papier, à moins que cela provienne du papier. « En plus tes fleurs sont un peu trop serrées. En dessiner quelques unes, puis suggérer les autres et jouer un peu sur les couleurs — un peu trop monotones les roses et les verts. Il ne faut pas hésiter à foncer tes verts et ajouter un peu de marron et varier les couleurs des fleurs. Il faudra recommencer et ce n’est pas évident.B. a dit « Ce foisonnement de fleurs est intense mais tout est de même force et l’oeil ne peut se reposer.Je crois qu’il faudrait faire quelques fleurs, feuilles, tiges “nettes” plus en force de couleur (ce qui les place “devant” ou “au-dessus”) et en faire moins “floues” plus pâles comme elles sont là mais beaucoup moins nombreuses pour que l’on puisse “respirer” L’évocation d’un foisonnement peut se faire en évoquant plus qu’en disant à profusion. Parfois c’est l’absence qui révèle la présence …avec plus de force que trop de présence
Ces commentaires me confortent dans l’idée, que l’œuvre c’est ce que le spectateur voit. Mais cela me pose aussi la question : à partir de quand une aquarelle est terminée. Comment ne pas aller trop loin et peut-être gâcher ce qui avait une cohérence, une esthétique.Je pense qu’au fil des réalisations que j’ai montré transparaît une certaine orientation de mes recherches.
A mon avis, l’’aquarelle ne doit pas se cantonner, aux jolis paysages, aux magnifiques fleurs, au chat de la voisine. L’aquarelle, si elle veut devenir véritablement un art majeur au même titre que la peinture à l’huile doit aborder tous les sujets sans exception. Il ne faut pas peindre “pour faire joli”, mais essayer de montrer ce que l’on ressent. L’artiste doit être témoin de son temps. Ce que l’on voit au 21 ème siècle, ce ne sont pas seulement d’aimable paysages de campagne, mais aussi tout un environnement industriel et urbain. Aussi le commentaire de D. a a propos de ma « Nef baroque » m’a profondément touché. Elle a dit « masmoulin, j’aime bien la façon dont tu travailles l’aquarelle, tu en joues, tu la désacralises, tu as une touche tout a fait moderne, ta préoccupation ce n’est pas de faire du joli, mais de faire des recherches picturales très réussies avec ce médium utilisé souvent d’une façon trop sage et bien comme il faut. Tu es un rebelle de l’aquarelle.
Cela mon conforte dans mon orientation de “faire ce qui me plait” et de temps à autres il y a rencontre entre celui qui peint et celui qui regarde. Mais tous ceux qui regardent ne voient pas la même chose……
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