Mon bonheur ressemble à un ruisseau malingre, empruntant le chemin dicté par un orage au bord de l’implosion. Si mes épaules ploient comme un corps dans la tombe, c’est juste que le lit de mon écriture reste toujours défait. J’étais, je suis et je serai le grillon à cheval sur l’horizon qu’il n’a jamais connu. Je cherche encore l’écho de ce cercle imparfait.
La traine n’en finit pas de glisser sur le tapis usé: un éclair dans l’azur d’un champ trop labouré. En guise de couvre-chef, un soleil allongé cogne sans s’abattre, frappe mais ne meurt pas. Mises bout à bout, ces scènes de famille ont fait chuter l’Empereur de son trône rongé. Sur la pellicule, les lunes restent figées et prennent à témoins les étoiles endormies.
Dieu a plongé les miroirs au sommet de la montagne que je n’ai plus la force de gravir.Je reste dans la coulisse du théâtre de ma solitude que j’agence à ma guise en attendant que le lourd rideau glisse pour qu’enfin je m’efface.