Cigarette
Rage d’être
Arrête
Fleur de poison
Au creux de ma gorge
Enflamme les saisons
Brûle
Hurle
Tue
S’il te plaît, arrête !!!
Mains, destructions de la volonté fouillent dans son sac d’un cuir léger, peut être du chevreau après tout, si souple cette peau, si douce au doigté, si usée, si rognée par les saisons, si humaine qu’elle respire les caresses et les intempéries des temps, du temps.
Petit paquet enrobé de papier transparent, d’une chiquenaude mains destructions s’emparent et déchirent avidement le voile le protégeant, papier volage, papier voltage. D’un coup d’ongle, le pouce soulève l’opercule cartonné, si facile pour un doigté légèrement rouge onglé. Gentiment retire la feuille argentée cachant aimablement les tendres bouts cerclés de doré à l’odeur si délicatement et délicieusement parfumée.
Habitude oblige semble t-il ? Gestuelle des mouvements, impulsions spasmodiques envers ce léger paquet blotti au cœur des cachettes entre la peau de son sac à main et aussi, sa si tendre peau.
"Pourquoi inscrire au dos de ce petit paquet «fumer tue», elle préférerait très certainement un autre style d’écriture : «fumer pue», «fumer jauni vos dents», par exemple, peut être que cela aurait plus d’impact ? Qui sait ?
Cendre tombe sur feuille, cercle feu perce bout de papier, disque noirâtre illumine. Sa main de frayeur pose convulsivement sa tasse à café sous cette pluie de petits bouts incandescents prêts à s’envoler.
Feuille marquée d’une brûlure ne sera pas lu
Petit trou future incandescence ne deviendra pas volcan
Poussières d’outre tombe
Tombent sur feuille de papier
Etincelle de cendre retombera poussière
Volutes bleutées, mauves, rosées
Temps grisé, poussière grise de papier…
Demain bouche sera cendrier
Ciel plombé
Bisou doré
Or soudé
Poumons mort doré
Acier immortalisé
Je m’évade en brin de jazz avec Laco …