De la crise financière (7)

Publié le 27 mai 2009 par Saucrates

Réflexion quarante-huit (17 mai 2009)
Intermède n°2 ... Sommes-nous en sortie de crise ?


Les principaux indices boursiers mondiaux (le Dow Jones de la bourse de New York, le Cac 40 de la bourse de Paris, le Nikkey 225 de la bourse de Tokyo, le Dax de la bourse de Francfort, le FTSE 100 de la bourse de Londres ...) ont tous repris environ près de 25% depuis leurs plus bas du mois de mars 2009. L'analyse comparée des courbes du Dow Jones et du Cac laissent apparaître la très forte corrélation existant entre ces différents marchés boursiers, où se trouvent pourtant cotées des entreprises forcément très différentes, même si elles sont toutes impactées nécessairement par le ralentissement économique mondial. Néanmoins, il est absolument évident et clair que les mouvements affectant les différentes places boursières mondiales ne réagissent pas aux informations venant des entreprises, mais à une opinion globale concernant l'économie mondiale dans son ensemble, à une psychologie de foule. Seuls quelques épiphénomènes touchant telle ou telle entreprise, et pouvant en affecter temporairement le cours, créent des variations un peu divergentes ...
Sommes-nous aujourd'hui devant un redressement durable des marchés financiers et boursiers mondiaux ? En psychologie des foules, il suffit qu'une forte majorité de la foule y croit pour que cela marche. On a vraisemblablement touché un plus bas sur un certain nombre de marchés boursiers à l'échelle de la planète, tout particulièrement en France, sur le Cac 40 mais aussi sur le Dow Jones.
Simplement, en psychologie des foules, il est aussi possible que ce plus bas historique, de ces dernières années, ne suffisent pas pour calmer les peurs de la majorité des intervenants sur les marchés, et rien n'empêcherait alors aux indices boursiers mondiaux de tomber beaucoup plus bas ...
Le Cac 40 a ainsi été divisé par plus de deux en deux années, passant de 6.000 points à 2.500 points. La remontée enregistrée au cours de ces trois derniers mois apparaît toutefois beaucoup plus rapide que lors de la précédente remontée, à compter de l'année 2003 (de même que la baisse depuis 2007 a été beaucoup plus rapide que la baisse enregistrée dans les années 2000-2003.

Le cours du Dow Jones a également été divisé par deux entre 2007 et 2009, passant de 14.000 points à un minimum de l'ordre de 6.500 points, avec une très forte accélération de la baisse sur les deux derniers semestres ... Le Dow Jones, toutefois, contrairement au Cac 40, avait très largement dépassé ces maximums des années 1999-2000 au cours des dernières années (il n'avait pas dépassé 12.000 points entre 1999 et 2001). Il n'était pas descendu non plus à moins de 7.000 points au plus bas en 2002-2003.

Le Nikkey 225 a pour sa part vu sa valorisation passait de près de 17.500 points en 2007 à 7.500 points au minimum début 2009, pour revenir trois mois plus tard à près de 10.000 points, en hausse un plus rapide que les autres indices (près de 30%). Lors de la précédente crise des années 2000-2003, le Nikkey était tombé de près de 21.000 points à environ 8.000 points.

Le Dax, indice de la bourse allemande, fait partie des rares bourses occidentales à ne pas avoir touché son plancher le plus bas début 2009. La baisse de l'indice s'est en effet arrêtée vers 3.700 points, pour s'approcher maintenant de 5.000 points, alors qu'il avait touché un plus bas de 2.250 points en 2002-2003. Par contre, en 2007, le Dax avait égalé ses plus hauts des années 1999-2000 à un peu plus de 8.000 points, ce qui a également représenté une division par deux de l'indice entre 2007 et 2009.

Le Ftse 100, de la bourse de Londres, a également été pratiquement divisé par deux entre 2007 et 2009, passant d'un peu moins de 7.000 points à 3.500 points, pour toucher désormais 4.500 points. Cette crise a également copié les précédents sommets et plus bas de la précédente crise des années 1999-2003, où le Ftse avait touché 7.000 points avait de retomber vers 3.200 points. 
L'indice Ibex 35 de la bourse espagnole pour sa part est passé d'un peu plus de 15.000 points en 2007 à environ 7.000 points en début 2009. Il atteint aujourd'hui un peu moins de 10.000 points, soit une forte reprise sur les trois derniers mois (environ +35%). En 1999-2003, l'indice avait établi un maximum de l'ordre de 12.500 points, et un minimum de 5.000 points, non touché pour l'instant ...
 

Enfin, on ne peut ignorer les variations un peu divergentes de l'indice phare des nouvelles technologies, le Nasdaq, dont les évolutions divergent sensiblement des autres grandes places boursières occidentales. Le Nasdaq s'est cependant rapproché de son minimum des années 2002-2003 de 1.000 points en début 2009. Toutefois, au plus haut en 2007, le Nasdaq ne s'est élevé qu'à un peu moins de 3.000 points, contre plus de 5.000 points au plus haut des années 1999-2000. Le Nasdaq a ainsi également dévissé de près 50% entre 2007 et 2009.

La majeure partie des autres indices des autres places financières ne présentent pas d'historiques de données long susceptibles de permettre une analyse sur longue période (la place chinoise, russe, italienne, de Hong Kong, ou d'ailleurs). Pour ceux que cela intéresse, ils peuvent utiliser le lien suivant pour regarder l'évolution des autres indices disponibles ...
http://www.boursorama.com/indices/indices_intern.phtml

- L'indice russe Rts est ainsi tombé de 2.250 points en juillet 2008 à 500 points début 2009 avant de remonter actuellement à 1.000 points (sans savoir quelle était sa valorisation au démarrage de la crise financière à l'été 2007).
- L'indice chinois Sse, actuellement au dessus de 2.500 points, est supérieur à son niveau d'août 2008 (aucun historique antérieur).
- L'indice indien Bombay Bse est actuellement proche (13.600 points) de son niveau atteint il y a un an, proche de 16.000 points (aucun historique antérieur non plus).
Que faut-il déduire de tous ces graphiques ? Il est clair que l'avenir de la planète bourse demeure encore fort imprécis et incontrôlable. La reprise actuelle des places boursières peut-elle se poursuivre, en liaison avec une sortie envisagée de cette crise financière et économique au cours de l'année prochaine ? C'est envisageable. Mais on connaît déjà la cause de la prochaine crise, qui surviendra dans quelques années ... l'explosion de la dette des états, à moins que des actions fortes et novatrices ne soient prises d'ici là ... où que cette crise n'explose beaucoup plus rapidement, très rapidement ...
Pour certains autres analystes, la planète finance serait par contre à la veille d'une nouvelle forte correction boursière, d'un fort accident conjoncturel et structurel, d'un grave accident déflationniste et récessionniste, à l'image de la crise de 1929 et des années 1930 ... Les prochains mois nous éclaireront vraisemblablement sur l'évolution et la justesse de telles ou telles prévisions ... 
http://tropicalbear.over-blog.com/article-31364563.html


(Nota : Les indices présentés ci-dessus correspondent à des indicateurs concernant les principales valorisations d'une place boursière déterminée. Ainsi le Cac 40 représente l'évolution de la valorisation des quarante plus grosses entreprises de la bourse de Paris, en terme de valorisation. Ces quarante entreprises changent au fil du temps ; certaines entreprises entrant dans l'indice, d'autres sortant de l'indice. Il s'agit également d'indices, proche de 3.500 points actuellement pour le Cac 40, et qui, à leur création, il y a fort longtemps, étaient égaux à 100 points. Il faut aussi noter que ces indices ne mesurent pas l'évolution de l'ensemble de la côte d'une place boursière. Enfin, il existe de nombreux autres indices sur chaque place boursière, beaucoup moins importants, beaucoup moins utilisés et beaucoup moins connus, ainsi par exemple pour la Bourse de Paris, parmi de nombreux autres indices : Cac Next 20, Cac Mid 100, Sbf 120, Cac IT 20 ...)
http://www.boursorama.com/indices/indices.phtml