I'm an alien

En ce moment je me demande si je fais bien de faire ce que je fais. Quand j'ai rempli mon formulaire ESTA (le machin que j'ai expliqué déjà que c'est la formalité pour l'exemption de visa quand on transite ou visite les States), on m'a posé la question suivante :

- ARE YOU AN ALIEN ? []YES []NO

Alors comme je sais qu'à la douane américaine ils n'ont pas tous fréquenté l'école du rire et que mon humour est trop européen pour eux, je n'ai pas répondu "No, you don't need to summon Mulder right now" (je ne traduis pas pour les non-anglophones, c'est chiant). Mais "YES" (et j'ai pas mis de commentaire débile du genre "Mais je viens en amie.").

Et puis, je me suis rendue compte que j'étais aussi un alien sur ma planète Paris.
Enfin mon ancienne planète... Entre mes fréquentations qui ne me fréquentent plus (je suis peut-être devenue aussi soporifique et infréquentable que Bénabar le fâcheux), mes copains qui dodelinent et acquièsent uniquement par fausse compassion ("Ca va lui passer" songent-ils mi-soucieux, mi-amusés) et ceux qui sont ouvertement inquiets ("Mais tu prends ton Tamiflu ?")...
Et bien, j'ai dû me rendre à l'évidence que j'étais devenue une étrangère pour à peu près la moitié des gens qui m'entouraient avant "l'accident"*... Mais une vraie alien quoi, une qui dérange et qui fait peur. Un peu comme E.T.**...

Au départ, E.T. il fait flipper tout le monde, un peu comme moi quand je dis que je ne veux pas retravailler tout de suite, les gens crient et font des yeux de Drew Barrymore toxico à 5 ans. Tout comme E.T. je me fais plein de nouveaux amis (même pas des freaks hein, des être humains normaux qui vivent / ont vécu la même chose que moi).
J'espère juste que je ne vais pas me choper la grippe cochonne, parce qu'a la fin, les gens autour d'E.T., ils portent tous un masque et tout le tintouin de tamiflu !

* On va appeler comme ça mon foutage à la porte honteux du merveilleux monde des commissaires aux comptes de l'univers.
** Mon film préféré, et oui ! (je suis née en 1976)