Interrogé sur la question du statut du beau-parent, dont l'examen du projet de loi est a été repoussé à septembre, Mgr Bernard Podvin, porte-parole des Evêques de France, déclare dans Le Nouvel Economiste :
"Nous pensons que la famille n'est pas une notion extensible à l'infini puisqu'elle est le lieu de la naissance et de la filiation, le lieu où les enfants naissent et sont éduqués (l'adoption relaie la naissance et entre dans ce modèle). Dès lors, les liens familiaux ne sont pas d'ordre contractuel, ils ne sont pas malléables à merci. La psychologie a montré avec précision tout ce qu'un enfant doit, pour sa croissance intime, à sa relation à son père et à sa mère, c'est-à-dire aux deux êtres dont il a reçu la vie. La relation d'enfantement et de filiation est tout à fait spécifique, impliquant une responsabilité sans équivalent.
Le tiers qui intervient dans cette relation, comme nouveau compagnon ou époux d'un des deux parents, est d'abord vécu comme un concurrent. Il est évident que le travail social aidera cette personne à assumer une partie des rôles parentaux et à vivre des relations apaisées avec les enfants. En fait, par la loi de mars 2002, elle peut déjà se voir attribuer une délégation d'autorité parentale pour les actes de la vie courante. Mais le rôle n'est pas la fonction.
Définir un lien de parenté entre l'enfant et le nouveau compagnon du père ou de la mère affaiblira le lien qui unit l'enfant à son autre parent d'origine, voire à le concurrencer douloureusement. Derrière cette soi-disant “défense de l'enfant” se tient surtout la défense de l'intérêt des adultes qui souhaiteraient voir le corps social valider la précarité de leur vie conjugale. On peut dès lors se demander combien de fois le processus pourrait se répéter et à combien de figures parentales l'enfant serait confronté."