MADAGASCAR 4: descente de la Tsirinbihine en pirogue (suite)
Durant cette dernière journée de pirogue, nous avons mis pieds à
terre pour visiter un village assez important dont, hélas, je ne me rappelle plus le nom. Comme quoi, on devrait toujours noter ce qui risque de nous échapper. Dans ce village, les zébus, les
cochons, les chiens, les poules vivent dans les rues, sans barrière.
Le zébu est bien entendu le mode de transport local.
Léo nous a guidé et "insérées" dans chaque partie du village. Et partout, nous avons été accueillies chaleureusement, c'est à dire par de sourires, des gestes timides, de la curiosité
et des rires d'enfants.
La communication n'est pas facile mais Léo joue son rôle de lien entre deux cultures et traduits les propos des unes et des autres.
J'écris volontairement "unes" car c'est surtout par les femmes que nous sommes interpellees. Les hommes restent plus en retrait et les enfants foncent, sans se poser de question
semble-t-il.
Cette jeune femme nous a demandé de trouver un prénom pour sa petite fille. J'ai proposé Marie. Personne ne parvenait à le répéter. Pas
plus de chance avec Juliette. Quand j'ai prononcé "Géraldine", tout le monde l'a repris en coeur et parfaitement d'un point de vue phonétique. C'est ainsi que nous avons baptisée une petite fille
de mon prénom au fin fond de Madasgascar !
C'était très émouvant. J'ai pris la petite Géraldine dans mes bras, et elle m'a à son tour baptisée ! Puis nous avons orthographié le prénom sur un papier et avons noté sa date de naissance. Pour
cela, nous avons fait avec les moyens du bord. La petite était née un jeudi 2 semaines plus tôt. Enfin équipée de ce papier, sa mère pouvait aller déclarer sa fille.
Nous avons quitté le village et repris notre navigation. Quelques heures plus tard, nous avons croisé des piroguiers qui, une fois leurs clients déposés à destination, remontaient le fleuve en sens inverse, à force des bras et parfois du vent, pour notre plus grand plaisir visuel !
Avant le coucher du soleil, nous atteignons notre dernier lieu de bivouac, une village que compose une poignée de cases.
Très vite, nous sommes entourées des femmes et des enfants. On prend des photos, on filme, on montre les résultats qui provoquent toujours l'hilarité générale. Une chose est sûre, l'air du Numérique facilite les rapports humains quand les différences linguitiques les compliquent.
Et comme toute bonne chose a une fin, nous assistons à notre dernier coucher de soleil sur le fleuve Tsirinbihine. Demain, nous
accostons pour de bon et partons sur les pistes malgaches.