Rats

Journée d’adieux

Que de la douceur

J’ai écrit. J’ai jardiné. J’ai reçu la dernière adoptante des bébés de Harina. Elle a emmené Greta. Que du normal. Pourtant la tristesse flotte autour de moi, de plus en plus dense. Ce soir je n’ai sorti que Timide et La Magnifique laissant les autres rats me supplier derrière leur barreaux. Timide a passé la soirée collée à ma poitrine tandis que Le Magifique s’empiffrait de gauffrettes au chocolat et de petits beurres en donnant d’acharnés coups de têtes dans les couvertures pour se creuser un trou douillet. Demain à cet heure leurs âmes auront quitté leurs petits corps. Leurs dernières heures sont emplies de sucre et de caresses. Que de douceurs.

Je suis triste.

Dur d’être un dieu. De posséder le pouvoir de vie et de mort. Est-ce le bon moment? Le Magnifique, malgré la paralysie qui entrave presque deux tiers de son corps et les deux immenses tumeurs qui le bossellent, semble en pleine forme. Heureux de vivre. Pour Timide c’est différent. Elle ne peut presque plus manger. Tout de même. J’ai détenu sa vie, à présent je lui impose la mort. Étrange. Douloureux.

Le Magnifique début août 2006, quelques jours après que Vicky me l’ait offert, du temps où ses pattes arrières supportaient son poids, une faculté naturelle qu’il perdit un an plus tard avec l’arrivée de la pododermatite.

Timide bébé, en novembre 2006, avec les grands yeux effrayés qui lui donné son nom.

Le Magnifique en novembre 2006, vers l’âge de 4 mois, appuyé sur Angine. Tous deux sont posés sur ma tête.

Timide et Tornade en novembre 2006, deux jolis bébés issus du même sauvetage.