Je sais qu'entre deux numéros de wow magazine, c'est un peu le vide ici.
Il faut dire que ce magazine est énergivore, c'est pas derien qui dira le contraire…
On avance, on réfléchit, on travaille avec de plus en plus de gens différents, on passe des jours entiers sur des editing de photo, des montages videos, on ne fait jamais de remplissage, on dit toujours non quand on aime pas (un disque, un film, un projet, une marque)…
Après c'est toujours un peu le vide, quelques de jours déphasés avant de s'y remettre.
Regarder la pile de disques qui attend, les centaines de mails à trier pour un agenda qui nous ressemble, les réveils qu'on met à 6h du matin le dimanche pour aller photographier la mode wow après une semaine de boulot officiel, scruter les audioblogs pour trouver des perles absentes des mailings de maison de disques, convaincre les bureaux de presse mode de nous prêter des fringues (allez, maintenant ça marche carrément bien, excepté le secteur luxe).
Ce matin j'ai appris une nouvelle absolument horrible, qui m'a laissée tétanisée, impossible de pleurer, impossible de penser, plusieurs images me sont revenues : moi à quinze ans avec mon cousin dans les rues de san francisco, lui attendant patiemment que je trouve une petite vareuse de marin dans une friperie du coin, nous deux devant un programme télé qui m'échappe à deux heures du matin.
Ses vêtements de hell's angels, couverts de poussière, son mutisme. Quinze jours passés à arpenter sa ville avec lui.
Je pourrais dire que c'est pas mal de l'écrire, parce que j'ai enfin des larmes, maintenant.