Chronique Meuse de la semaine

Publié le 30 mai 2009 par Anaïs Valente

Anaïs à la ferme

Je me suis crue téléportée dans une ferme l'autre jeudi, en me baladant dans ma ville.  Partout, où que je pose les yeux, des tracteurs.  Sur les ponts, sur les places, dans les rues et à tous les carrefours.  Des verts, des rouges, des bleus et même des jaunes.  Mais ce n'était pas l'ambiance « ferme » que j'attendais, genre petits oiseaux qui gazouillent, odeur de fumier et gentils fermiers me tendant un bol de lait encore tiède.  Que nenni.  Ici, c'était plutôt gros klaxons qui gazouillent, odeur de gasoil because moteurs non coupés et vilains fermiers ingurgitant des litres de bières.

Yeux exorbités devant un tel spectacle, je me suis mise à rêver d'un monde où les grèves ne nuiraient pas aux pauvres citoyens qui n'ont finalement aucune responsabilité dans les problèmes que vivent les grévistes. Je rêve de chauffeurs de bus décidant, un jour de grève, d'emmener les passagers à la Mer du Nord pour une moules-frites.  Je rêve de fermiers organisant des dégustations de salades, œufs et poulet frais.  Bref... Je rêve ... je rêve... et je peux toujours rêver !

Mais comme disait l'autre : I have a dream...  Et j'assume.

Car finalement, on « have » tous « a dream » : du lait vendu plus cher, des voyageurs plus sympas, des salaires plus élevés, des patrons qui partagent leurs bénéfices, des jours de congé en plus... Mais ce qui m'insupporte, moi, c'est que, dans ce bas monde, certains ont les moyens de revendiquer leurs rêves, et d'autres pas.  Et ça, c'est vraiment trop injuste, comme disait le mini poulet fermier dénommé Calimero.