Depuis les premières heures de la journée, on n’entend que les chansons sur la maman, partout dans la rue, on dirait que toutes les maisons se sont mises d’accord pour mettre la même fréquence. Je ne me suis pas empêchée de dire aux voisines, aux mères des amies que j’ai rencontrées aujourd’hui ‘joyeuse fête des mères’. Ça dessine un sourire immédiat sur leurs visages, ça illumine leurs yeux.
Au milieu de la journée, j’ai appelé ma mère au téléphone et j’ai surpris sa voix toute troublée, j’ai compris qu’elle pleurait. Chaque année, ma mère ne pouvait s’empêcher de pleurer se souvenant de ma grand-mère, de l’importance qu’elle accordait à cette fête, de ses exigences et des comparaisons qu’elle faisait entre les cadeaux apportés par ses enfants et par ses belles-filles. Mamie adorait cette fête, et on le savait tous, elle se faisait un plaisir enfantin de nous le rappeler. Aujourd’hui elle n’est plus là mais son souvenir demeure fort vivant dans nos coeurs.
En raccrochant le téléphone, j’ai surpris deux petites larmes qui se sont échappées involontairement de mes yeux, je n’ai pas pu qualifier exactement la nature de ses larmes. Etaient-ce des larmes de satisfaction car, dieu merci, ma mère est toujours à mes cotés ? Etaient-ce des larmes de tristesse car mamie me manque ? Des larmes de culpabilité car j’ai la chance d’être entourée de personnes qui me regardent avec des yeux pleins d’amour, des yeux si maternels ? Des larmes de compassion car je n’ai pas cessé de penser à ces personnes qui n’ont plus la fortune d’avoir leurs mamans tout près ? Des larmes de regret, pour ces petits enfants qui n’ont pas connu des bras aussi chaleureux que ceux d’une maman ?
Un subtile mélange de tous ces sentiments à la fois, orné d’un sourire mélancolique, c’est ce que j’ai ressenti au fond. Une grande pensée à toutes les personnes qui sont loins de leurs mamans, c’est une aubaine de l’avoir tout prêt, c’est une bénédiction de savoir qu’on peut encore entendre sa douce voix. Puisse celles qui sont dans l’au-delà reposer en paix. Puisse celles qui sont loin veiller sur leurs enfants, de là ou elles sont, quelque soit la distance qui les séparent, un jour ils se réuniront.