Installée à une table de la cafétéria de l’hôpital psychiatrique j’observe et j’attends. Après un échange de regards, un homme, assis à une table non loin de la mienne, m’adresse la parole.
- Et vous ? Vous êtes normale ?
D’abord déconcertée, je finis par lui dire que j’assure la permanence d’une association. J’en profite pour la lui présenter et lui donner un dépliant. Il me parle un peu de lui, de ce qui l’a conduit à l’hôpital, puis il part fumer une cigarette dehors.
Je m’aperçois que j’ai botté en touche et que je n’ai pas répondu à sa question : est-ce que je suis normale ou pas ? Mais quelle importance cela a-t-il, au fond ?