La Vérité Est Ailleurs...

Publié le 31 mai 2009 par Mélina Loupia
J'allais me lancer dans une envolée lyrique sur le champ sémantique de la passion viticole (oui, ceux qui me connaissent vous le diront, je suis une passionnée, et j'ai un champ fraîchement épilé), quand tout à coup, le silence.
putain.

J'ai abandonné l'idée du lyrique et du sémantique, j'ai aussi abandonné un orteil sur la première marche de ma terrasse (Au moins, le conjugué ne se plaindra plus de mes mamours involontaires), et je me suis rendue à l'intérieur de la maison.  Il faut dire que 5 chats et 4 testostérones sur pattes, en temps normal, ça fait du bruit, même quand ça dort.

J'ai fait le tour du propriétaire, un peu comme si je voulais vendre ou acheter ma maison.

Le salon: 3 chats se sont endormis sur le tas de linge propre, et sans poils jusqu'à ce moment là. A croire qu'ils s'étaient battus juste avant, pour savoir qui aurait le droit de dormir sur la chaussette délavée, ou la culotte à pois. Verts les pois (parraît que ça donne faim) Bref, du linge, il y en avait jusque dans la cuisine.

La cuisine: une chaussette, une culotte, et de la vaisselle.

La salle à manger: à part encore une putain de merde de Maurice qui a décidé que sous la table était sa nouvelle litière préférée, personne à l'horizon.

Le cellier: Mon Cillit Bang flambant neuf trône. Fier. On est souvent Fier quand on sert à rien.

Les chambres: Je ne risquais quand même pas de trouver les mâles en train de faire le lit ou de balayer les moutons bien nourris de sous le lit.

Les toilettes: la litière bien propre depuis des lustres. trop de lustres.

La salle de bains: j'ai cru un instant apercevoir quelqu'un. Mais ce n'était que mon reflet dans le miroir. certes un peu parsemé de tâches de rousseur, mais ce doit être parce que dans cette demeure, personne ne sait se laver les dents sans éclabousser. Disons que c'est un peu comme quand on pisse quoi, on laisse des traces, on marque le territoire, on joue à Cillit Bang.

Le Bureau: AH! Je vois la meute de mâles à l'intérieur. La bouche ouverte, les yeux ahuris, l'écran en face. Le jeu en réseau doit quand même être très passionnant. A part quelques froissements de narines, mains portés à la bouche, lèvres pincées, et re bouche ouverte, pas un bruit. Je remarque juste, que sur le bureau, les cadavres de glaces, fraîchement achetées, pour moi, et très mal cachées entre les cuisses de poulet et la pâte brisée dans le congélateur, traînent. Et merde. La prochaine fois, j'achète carrément un nouveau congélateur que je cache dans l'ancien...

Rassurée, je me redirige vers la terrasse, récupérer mon orteil et profiter de ce silence assourdissant... c'était trop beau.

J'étais pas encore assise que...

"MERDE! PUTAIN MAIS C'EST PAS VRAI TU L'AS PAS VU????"
"BORDEL!!! PASSE MOI LA MANETTE MAINTENANT!!!"
"Tu crois qu'il reste de la glace???!! elles étaient trooooop bonnes"
"Bah je sais pas, attends je demande... MAAAAMAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN!!!"

Le sourire aux lèvres, j'ai attrapé mon verre de rouge. Et j'ai bu.