Magazine Journal intime

Scènes d'un long trajet en bus

Publié le 02 juin 2009 par Anaïs Valente

10 heures.

Le trajet va être long et j'apprécie ça.  Contrairement au train qui propose un paysage plus monotone, un trajet en bus me permet de découvrir un joli paysage, des petits villages.  En plus, il fait soleil.  Que du bonheur.

La première minute de trajet me fait sourire.  Je découvre presqu'immédiatement une maison ornée d'une énorme cigogne portant un bébé.  Quelle jolie façon d'annoncer une naissance à tout qui passe par là, j'en ai presque la « larmaloeil ».

Quelques passagers sont confortablement installés.

Un jeune brun dort dans le fond du bus.

Une belle rousse analyse consciencieusement un livre.

Trois têtes chapeautées ou bonnettées font la causette.

Moi, j'ai Hana Pestle dans les oreilles, je n'entends donc rien.  Je vois juste des lèvres bouger, me permettant d'imaginer tout et n'importe quoi.

La « chauffeuse » est en compagnie d'une amie, et ça cause ferme.  Argh, qu'elle soit un peu attentive, pas envie d'avoir un accident moi.

Nous dépassons un panneau qui indique « bienvenue à Namur ».  Oups.  Or, nous quittons Namur. Ça doit être une blague typiquement namuroise ça.

Je ferme un instant les yeux, laissant le soleil qui fait son apparition chauffer mon visage.  C'est bon.

Je les rouvre pour apercevoir une abeille jaune et noire qui pédale à vive allure à côté du bus.  Elle ne parvient cependant pas à maintenir le rythme et nous la semons.  D'ailleurs elle est jaune et bleue cette abeille, pas jaune et noire.

Dans ce bus-omnibus, tout le monde semble se connaître.  En tout cas, tout le monde se dit au revoir en descendant.  Une convivialité inexistante dans les bus plus « urbains ».

Je me retourne brièvement, pour admirer le dormeur brun.  Il est réveillé et se concentre dans un curage minutieux de son nez.  Ou de ses ongles.  Ou des deux.  Je n'ose trop regarder.

Sur une étendue de gazon, à ma droite, une troupe d'oies sauvages se reposent.  Comme c'est beau.

Un peu plus loin, un cheval galope.

Juste après, la Meuse, enjolivée par le soleil, tente de rejoindre la France plus vite que nous.

Comme c'est beau.

Tiens, une déviation.

Nous nous retrouvons dans un petit village, dont j'admire les maisons en pierre bleue, toujours Hana Pestle dans les pavillons.

Pour rejoindre la rue principale, le bus doit passer au-dessus de rails et patienter.  Sur les rails.  L'angoisse me prend.  Avec mon bol, un train va passer par là et, paf l'Anaïs.  Rien à gauche, rien à droite, le bus s'éloigne du rail et moi je respire enfin.

Nous retrouvons la Meuse.  Je découvre, sur ses berges, des pièges à rats.  Faudra pas que j'en parle au rat, il serait triste.

La chauffeuse, toujours plongée dans sa conversation, roule de plus en plus vite, clair qu'elle est pressée d'arrivée à destination.

11 heures.  Terminus, tout le monde descend.

Un peu groggy par les remous du bus, je m'extirpe de mon siège.  Le soleil est toujours au rendez-vous.

Je rejoins mon rendez-vous à moi.

La journée s'annonce radieuse.

Elle le sera.



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