Un monde de paillettes

C'était un monde de paillettes, je cotoyais régulièrement des gens comme Karl Lagerfeld, bien avant qu'il soit le directeur artistique de Chanel, mais déjà il impressonnait la petite provinciale que j'étais.
C'était l'époque où il sortait régulièrement avec Paloma Picasso.

Quant à Kenzo, malgré son succès et son talent, il faisait preuve d'une telle  simplicité et surtout d'une très grande courtoisie, comme la plupart des Japonais, nous sommes d'ailleurs du même signe astrologique, ce qui fait de lui un grand rêveur idéaliste .................
Ce qui m'amusait énormément, était l'arrivée d'Yves Saint Laurent en discothèque accompagné de Diana Ross.
Le DJ éteignait les lumières, pour créer la surprise, et soudain on voyait la chanteuse apparaître en robe du soir du couturier, et elle dansait tout naturellement sur les tables, sur ses propres chansons bien sûr.
A ce moment là,  toutes les personnes de la discothèque en faisaient autant pour l'accompagner d'une façon très conviviale.
Un jour je rencontrais Helmut Berger, qui me fit des compliments sur ma tenue et mon physique....."My god" !!!, il m'invita à sa table, pour partager son magnum de champagne,  mais très vite il devint caustique à mon égard, évidemment il avait bu !!!
jJe finis par m'accrocher avec lui,  je dus tellement le vexer qu'il finit par quitter les lieux sur le champ !!
Il est vrai que le fait d'évoluer dans ce milieu, m'aidait à prendre une certaine assurance.
Côté boulot, c'était plutôt zéro, et à force de vivre dans un milieu artistique, il fallait absolument que je trouve le moyen d'y évoluer professionnellement. Mais comment m'y prendre ?

J'avais bien trouvé un job purement alimentaire, chez un notaire du boulevard Malesherbes, en attendant des jours meilleurs, mais franchement passer d'un monde à l'autre me devenait insupportable.
J'avais l'impression chaque matin de me présenter dans un funérarium, rempli de croquemorts !!
Je vivais dans un monde tellement différent et rempli de stars et de paillettes !!!!
De plus dans ce milieu que je fréquentais, j'eus très vite l'impression de ne pas passer inaperçue, d'autant plus que mes goûts vestimentaires n'étaient pas du look de la "fashion victim" des années 1970, ils s'orientaient plutôt vers un choix trouvé aux puces de la porte de Clignancourt, ou Portobello Road à Londres, s'inspirant plutôt d'un style à la Greta Garbo, un peu femme fatale ............. La tête couverte fréquemment d'un grand chapeau !!!

J'ai même gardé ce souvenir, un jour où j'avais un entretien professionnel, je me rendais dans un immeuble de la rue Marbeuf siutée près des Champs-Elysées.
Je croisais Jean-Pierre Cassel (père du fameux Vincent), il me fixa longuement avec un grand sourire,évidemment je le reconnus puisqu'il était comédien, mais je ne pensais pas qu'il allait insister à se retourner sur moi qui montait le grand escalier, pendant que lui le descendait.
Soudain, patatras !! ce dernier rata une marche et fit un vol plané, pour faire une chute dans l'escalier, et moi j'avais tellement honte d'en avoir été la cause que je m'échappais sans même me retourner, au lieu d'aller lui porter secours, c'était la honte !! Mais je me sentais fautive !!!
J'eus l'occasion de rencontrer son fils Vincent bien plus tard, puisqu'il venait déjeuner dans mon petit resto, mais je n'ai jamais osé lui raconter cette histoire, devant ses proches, qu'ils soient privés ou professionnels ....

En attendant, tout cela ne résolvait en rien ma situation, et ma vie professionnelle devenait de plus en plus linéaire ...........