Effectivement rejetée en avril, la loi Hadopi a été adoptée le 12 mai dernier par les députés de la République de France à 296 voix contre 233. Liberté, égalité, fraternité!
Bien naïfs ceux qui croient qu'il s'agit de défendre les droits d'auteur.
Que les droits d'auteurs soient protégés, je suis d'accord. Que l'on cherche une solution intelligente et juste pour contrer le téléchargement illégal, je comprends. Mais qu'une république (la France) qui est née dans une volonté de droits et liberté ait pu concocter une loi telle que la loi dite HADOPI (Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet), confiant à un tiers, en total conflit d'intérêt, et non à la Justice le pouvoir de surveiller (espionner?) et de punir (coupure totale allant jusqu'à un an de tout accès Internet au «client payeur de cet accès internet) accusé, coupable ou non, sans jugement, sans défense, sans égard au fait que «le crime» reproché puisse avoir été commis par un autre que «l'accusé», me fait terriblement peur.
Mes convictions personnelles et mon respect pour les artistes m'imposent de ne jamais, intentionnellement, télécharger illégalement. Cependant, il arrive que plusieurs membres de ma famille, plusieurs amis et amis d'amis de passage se connectent sur le routeur inscrit à mon nom, ainsi qu'ils me permettent de le faire quand je les visite. Je deviendrais responsable de leurs téléchargements ainsi que de toutes autres personnes qui, à mon insu, utiliserait légalement ou non mon accès Internet? Merveilleux monde que l'on voudrait nous imposer, où la présemption d'innocence, le droit à la défense et la justice seraient baffoués.
Pourquoi me suis-je intéressé à cette loi ? Parce que certains fournisseurs de l'Internet au Québec, notamment Pierre-Karl Péladeau de Vidéotron, aimeraient bien disposer de ce pouvoir.
Petit à petit, au nom de la «vertu», notre société devient répressive, infantilisante et coercitive. On ne veut pas nous protéger. On veut nous contrôler.