Mais que veulent les hommes ?

Lundi soir, je me posais cette question en regardant, atterrée et vaguement au bord de la nausée, 

"un oeil sur la planète" consacré à l'Italie et à Berlusconi.....

Mais que veulent donc les hommes ?

L'italie est dingue, à plus de 70 %, de ce vieux milliardaire clinquant, bronzé toute l'année, au visage tendu comme un string, qui au mieux, choisit ses ministres parmi d'anciennes starlettes ("je voulais seulement renouveller notre classe politique avec des personnes éduquées, pas des personnes mal habillées et mal odorantes comme on en croise dans les travées de l'assemblée nationale"),

au pire dans les rangs de l'extrême droite ouvertement xénophobe et raciste....(La ligue du Nord*)

" La porte est grande ouverte, qu'ils repartent dans leur désert, causer avec des chameaux, ou dans la jungle avec les singes. Mais chez nous, on décide,on est chez nous, la casa nostra, la casa nostra !!!"  Roberto Maroni, ministre de l'INtérieur.

Depuis 15 ans, en tant qu'ancien publicitaire, il vend son image comme un produit de distribution et les italiens en redemandent.

"Sylvio aide-nous" lui demande cette dame dont la maison a été détruite par le tremblement de terre des Abruzzes.

Le style Berlusconi ravit ses électeurs. Il est quelqu'un comme eux, qui se comporte comme eux !!!

Mais qui, parmi le peuple, se comporte de cette façon-là ?

Que veulent donc les hommes ?

Un père, un bonimenteur, un marchand de rêve, un roi et ses histoires de cour, un publicitaire, un flatteur, un sauveur à la petite semaine, un avocat de charme, un homme à (jeunes) femmes ?

A quoi bon la démocratie alors ?

Puisque seul compte le style, la forme plutôt que le fond, le noeud qui brille autour du paquet cadeau.

Quel fond ?

Son programme ?

Son corps, sa présence.

....

Pourquoi les peuples ont-ils toujours eu un faible pour les régimes démagogiques ?

"Romano Prodi, ancien président du conseil, dit de lui: "Dans mon pays, beaucoup de mes concitoyens aiment se garer en double file." 

(soupir)

"C'est un archi-Italien, analyse un journaliste qui le suit depuis dix ans. Il a tous les défauts et les qualités des Italiens qui veulent de l'argent et ne se soucient pas des règles, mais à la puissance 10. Parler de Berlusconi, c'est faire l'autobiographie de la nation." (le Monde)

A la fin de l'émission, j'étais mal à l'aise de tout ce que j'avais entendu, j'ai préféré éteindre mon poste pour fumer une cigarette dans le jardin et prendre de la distance....

Tenter tout au moins.

Cette démocratie, ce peuple, par bien des travers, m'en rappelle un autre.....

*« Nous sommes très préoccupés par le changement d'attitude de la population vis-à-vis des immigrés. La politique du gouvernement Berlusconi légitime les sentiments de peur et d'indifférence présents dans la société. Le problème est qu'il ne peut gouverner que grâce à l'appui de la Ligue du Nord, un parti qui ne cache même pas son orientation xénophobe et raciste [et dont Roberto Maroni est Ministre de l'intérieur]..

Je ne résiste pas à l'envie de citer un grand maître à penser de la chanson française :

"s'installer à la présidence et de là, faire bander la France"

Michel Sardou