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Des changements consécutifs à la transformation: psychologie

Publié le 22 septembre 2007 par Laura Dove

Avec un certain délai, je conclus aujourd'hui sur le thème des altérations affectant un jeune vampire à sa transformation. Cet article fait suite à ma description de nos sens spécifiques et s'intéresse aux aspects psychologiques.

Contrairement aux rumeurs qui nous voudraient monstres dépourvus d'âme, la transformation en soi n'altère pour ainsi dire pas la personnalité du novice. Bien sûr, nous ne pouvons plus regarder les mortels exactement de la même manière, à cause de l'attirance pour la vie humaine, et bien sûr, l'intensité de nos expériences de buveurs de sang nous marque de manière indélébile, mais nous nous adaptons rapidement. A l'issue de ma communion, j'étais toujours le même Fabien de Montargy, quoique confronté à une situation nouvelle. A l'inverse, ma relation à la douleur et aux blessures n'a évolué que peu à peu, au fur et à mesure que j'intégrais l'idée que mon corps guérirait toujours, quelle que soit la gravité des dommages subis. Ce sont bien plus les épreuves et les siècles qui m'ont métamorphosé que la transformation en elle-même.

Par souci de complétude, je dois cependant mentionner un cas particulier: les enfants deviennent invariablement fous, comme si la démesure du vécu vampirique brisait leur conscience trop labile. Bien qu'ils conservent leur mémoire et, dans une certaine mesure, leur personnalité antérieure, ni l'une ni l'autre ne tempère leurs caprices. Non seulement ils tuent indistinctement, pour assouvir leur boulimie, sous le coup de la colère, ou pour n'importe quelle raison futile, mais ils n'en conçoivent aucun remords par la suite. Tout au plus enragent-ils de ne pouvoir ressusciter ceux qu'ils massacreraient aussitôt de nouveau. Sauf par la force, il est impossible de contrôler un enfant vampire.

Mais revenons-en aux adultes. La réputation d'êtres solitaires qui nous a longtemps suivie et que l'on retrouve, maintenant encore, dans nombre de fictions naissait autrefois de la nécessité. Un vampire n'apprécie pas moins qu'un mortel la compagnie d'autres individus. Mais quand il ne peut ni se mêler à l'humanité -- par crainte d'être démasqué -- ni fréquenter ses semblables -- trop dispersés, -- il s'habitue à vivre seul ou il meurt. La capacité à supporter la solitude faisait d'ailleurs partie des critères requis par la plupart des mentors. Grâce au développement des villes, des réseaux de transport et des moyens de communication, l'image du vampire seul et solitaire constitue de plus en plus un archaïsme, d'autant que l'Inquisition nous a contraints à nous organiser.

Finalement, au plan mental, seule notre mémoire est touchée par la transformation. Nos capacités mémorielles s'améliorent en effet sensiblement, comme pour s'adapter à notre immortalité. Pas plus que notre vitesse, elles ne nous rendent plus intelligents pour autant, le chasseur l'a souligné. Mais c'est grâce à cette précision de mes souvenirs que je peux faire revire aujourd'hui sur mon journal des événements vieux de plusieurs siècles.

En guise de conclusion, j'aimerais insister sur un point important. Si un mortel que vous connaissez devient vampire dans de bonnes conditions -- à l'exception des enfants, comme je l'expliquais précédemment, -- vous ne vous trouverez pas brusquement devant un étranger qui renie tout ce qu'il a toujours aimé. Considérez-le comme un monstre de se nourrir d'êtres humains comme vous, peut-être, et méfiez-vous à juste titre de ses nouvelles pulsions, mais souvenez-vous qu'il reste la personne que vous appréciiez.


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