Mai à Namur
Le mois de mai dans ma ville, c'est le mois des festivités. Pour peu, on se croirait dans une ville touristique : Namur en mai, le marché de l'Ascension, le corso (ex fleuri)... Cette année, même Tintin était de la partie.
Quand j'étais môme, le corso était fleuri, et c'était beau. Enfin, je pense. A ce qu'on m'a raconté. Car j'ai beaucoup oublié. On y recevait des ballons, des bonbons, des gadgets. On y admirait les majorettes (et ça rime). Il faisait toujours beau. Ou il pleuvait toujours. Les versions varient.
Quand j'étais ado, le marché de l'Ascension était l'occasion d'heures de marche parmi les stands, à dépenser mon argent de poche en tours d'auto-scooter. Et dans les luna-parks, où pour 300 francs je gagnais une peluche minuscule qui en valait 25. Que du bonheur. En soirée, si le temps était de la partie, c'était le traditionnel barbecue. Seul loisir dans ces périodes intenses de blocus.
Cette année, vu le beau temps, j'ai donc décidé d'aller en pèlerinage sur tous ces lieux festifs, à commencer par le marché de l'Ascension. Durée de l'excursion : 8 minutes montre en main. 8 minutes d'enfer total. Car une fois parmi la foule hystérique qui se pressait dans les rues comme des sardines dans une boîte, une fois parmi les poussettes où braillaient des enfants fiévreux et une fois parmi les odeurs de hamburgers et de nourriture chinoise passée à la friteuse, j'ai vite déchanté, j'ai poussé des cris d'horreur et j'ai regagné mes pénates en urgence (ça rime encore). J'ai ensuite zappé Namur en mai et le Corso (ex fleur). Pas folle l'Anaïs.
Depuis cette brève sortie, je ne cesse de me poser une seule et unique question : comment ai-je pu aimer ces rassemblements de foule en délire ?
Est-ce donc ça vieillir ? (et ça rime toujours)