Un jour, au détour d’une conversation parfaitement anodine, un de mes ex m’a dit que mon sexe avait un gout de pêche.
(Ah oui, lecteur, aujourd'hui, va y avoir du lourd sur Canal Coquillette, te voilà prévenu.)
Ah bon ? j’ai fait, connement, parce que je voyais pas trop quoi dire d’autre.
Si si, il a fait, vraiment un goût de pêche, j’ai jamais retrouvé ce gout-là chez aucune fille.
L’air de rien, cette petite découverte m’a fait beaucoup réfléchir. Preuve en est, d’ailleurs, que cette conversation a eu lieu il y a 3 ans. Et que j’y pense toujours.
Parce qu’avant cette révélation, cet aspect là de mon intérieur de mon moi m’était tout à fait inconnu.
Si on m’avait posé la question-qui-tue : quel goût a un sexe féminin ?, du tac au tac, j’aurais répondu : de la moule. Ben oui. A force de coller des métaphores de partout, on finit par assimiler les choses, forcément.
Bien sûr, je me doute bien que la première personne qui a appelé un sexe une moule faisait vraisemblablement écho à une certaine ressemblance visuelle. Seulement voilà : la moule a la gueule qu’elle a, mais elle a aussi une odeur, et un goût.
Que, personnellement, je déteste, d’ailleurs.
Mais que j’associe, bien malgré moi.
Et ça ne m’a jamais trop emballé, que mon minou puisse avoir le goût de la moule. Quant à l’odeur, que Dieu Nivéa ("toilette intime, muqueuses sensibles") m’en préserve ! Par extension d’idée (c’est fou comme les idées galopent, dans certains domaines, vous avez remarqué ?), j’ai toujours considéré mon chéri comme un aventurier de l'extrême quand il prend la ferme résolution d’aller voir en bas si y’a du monde à taquiner. Il a beau me dire « j’adore », moi je pense « mon dieu, et lui qui déteste les plateaux de fruits de mer ! Demain, je l'inscris à Koh Lanta... »
Et voilà qu’un beau jour, un ex oublié depuis des lustres me lâche cette bombe au milieu de la conversation (ne me demandez pas comment on en est venu à parler de ça, je n'en ai aucun souvenir. Je me rappelle bien, par contre, que mon chéri n'était pas dans le coin. Tu m'étonnes...). Bref. Me voilà investie du pouvoir de la pêche. Peach Power. La classe.
J’adore les pêches (quoique je préfère les brugnons jaunes, en fait, surtout en début d’été, quand ils sont encore un peu acides). Et depuis trois ans, je retourne cette petite idée dans ma tête : « je suis une pêche ».
Alors, quand hier, mon petit cousin de 10 ans, en pleine phase du jeu du portrait chinois, m’a demandé « si tu étais un fruit, tu serais quoi ? », évidemment, moi, ze girl of the peach inside, j’ai répondu : « une pêche ».
- Mais pourquoi une pêche ?
- Euh... comme ça. C’est chouette une pêche, non ?
- Bof, moi j’aime pas bien, à force qu’on la touche, après elle devient toute molle avec des morceaux marrons mous. Moi, si j’étais un fruit, je serai une banane, c'est vachement mieux !
Cet enfant est un monstre.