Magazine Journal intime

Expectative 4, ça recommence

Publié le 04 juin 2009 par Stabbquadd

Aujourd'hui, par un hasard incertain qui m'aura amené à prendre contact avec un conseiller du Pôle Emploi par téléphone, j'ai appris que j'avais été radié de celui-ci, une fois de plus. Mais, chose surprenante, je n'ai manqué à aucune obligation, et j'ai même été un très bon élève. Motif de ma radiation : non-inscription. Nous avons donc là une administration capable de radier quelqu'un pour non-inscription. Alors quelque part, j'ai envie de dire "Comment c'est possible ?". Comment me faire sortir d'une liste sur laquelle je ne serais pas inscrit. Et si je suis radié, c'est donc bien que je m'étais inscrit, ça me semble plutôt logique. Dès lors, quel est le motif de ma radiation, s'il-vous-plait Monsieur ? Non-inscription. Bon, d'accord, c'est qu'il a la tête dure le type, alors revenons ensemble sur les événements précédant ce malheureux incident.
Fin Février, je me retrouve embarqué dans une AFPR, Action de Formation Préalable au Recrutement. Cette institution consiste à offrir des salariés-cadeau au patronat (comme les chèques cadeaux, tellement à la mode). Pendant trois mois, un employeur va pouvoir "former" un demandeur d'emploi afin de l'embaucher par la suite. Mieux encore, l'employeur sera payé par l'Etat pour le faire. Et bien entendu, aucun contrôle ne viendra entacher le bon déroulement de la formation. Dans mon exemple, étant programmeur de profession, j'ai donc offert à mon employeur un site internet de commerce en ligne (qui coûte normalement des dizaines de milliers d'€uro), alors qu'il était payé pour que je le lui fasse. De mon côté, je touchais une indemnisation d'un peu plus de 2 € de l'heure pour aller travailler à 30km de chez moi, où je devais également payer pour déjeuner. D'ailleurs, mon employeur déplora avec une certaine ironie de ne pas disposer d'un restaurant pour pouvoir récupérer l'argent que je dépensais dans mes repas, chaque jour.
Et ton inscription sur les listes alors, tu l'oublies ? Et bien justement, mon stage terminé, j'appelle donc le Pôle Emploi pour expliquer ma situation et ma volonté de continuer ma recherche d'emploi, déclinant l'offre pour le moins alléchante de l'employeur "Déclare-toi indépendant et comme ça tu pourras avoir d'autres clients et tu ne seras pas obligé de compter uniquement sur nous pour vivre". Ceux qui savent lire entre les lignes verront immédiatement de quoi il s'agit réellement. "Tu auras des miettes, parce que tu es un bon pigeon, et si t'arrives pas à t'en sortir avec ce qu'on te donne, tu n'as qu'à travailler plus pour gagner plus". Ha ha, au Medef, ils sont vraiment impayables, et pourtant tellement bien payés...
Bref, j'appelle le Pôle Emploi, et j'apprends qu'à l'issue de mon stage, si je souhaite poursuivre ma recherche d'emploi, il me faut... me réinscrire ! En résumé, pendant mon stage, non content d'avoir son site internet développé gratuitement, l'employeur se permet également de me demander de faire la vaisselle, de décharger des containers, de ranger le magasin, de faire des traductions de textes en anglais, etc..., autant de tâches auquelles lui échappait, bien entendu. Et pendant ce temps là, le Pôle Emploi, satisfait de m'avoir casé, se précipite sur les listes de "chômeurs" pour en rayer la mention qui y était faite de mon nom.
Qu'ai-je appris durant ce stage ? Rien, je n'avais même pas de "formateur", et ça n'a gêné personne. Qu'y ai-je gagné ? Rien. Par contre, j'y ai perdu trois mois de ma vie, et un peu d'argent (l'indemnisation ne couvrant pas mes frais). Mais alors pourquoi ça existe ? Et bien c'est du gagnant-gagnant, comme on dit si bien. L'employeur y gagne de la main d'oeuvre, un site internet d'une valeur inestimable, et peut recommencer avec un autre péqueneau après (en fait, il y a encore trois autres personnes en AFPR dans cette entreprise, pour six employés). Et l'état, alors ? Et bien il y gagne de la statistique. Contre monnaie sonnante et trébuchante, il m'a fait disparaitre des chiffres du chômage. Magie !
Du bon boulot les gars, vraiment.


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