Salade de queue de rat confite

Publié le 05 juin 2009 par Lili

Deux copines se retrouvent un jeudi matin sur le quai anthracite, moucheté de vieux chewing-gum desséchés, de la gare du RER. Après les quelques politesses d’usage et une bise claquante, elles se donnent des nouvelles de leur famille respectives, essentiellement de leurs enfants promus adolescents lycéens cette année.

Ces conversations, assez banales somme toute, n’attirent pas mon attention déjà captée par un thriller…tueur de tueurs en série… vous voyez le genre…

Et pourtant, ce tueur était beaucoup moins drôle que l’aventure lycéenne qu’elles commentaient…Mes yeux choisirent le vague, mes oreilles une attention curieuse.

- A la cantine, oui Julia m’en a parlé mardi soir… Bonjour l’hygiène…Tu te rends compte,     une queue de rat dans la salade !

- Ils ont eu l’obligation de jeter toutes les assiettes de salade déjà préparées et d’éliminer toutes les autres.

- Tu penses, le lycée ne pouvait pas prendre le risque d’une contamination… imagine si un enfant tombe malade.

- Ils devaient prendre toutes les précautions. Mais ça a eu l’effet d’une bombe… le personnel de service était complètement retourné, il paraît que la cuisinière était au bord des larmes, impossible de s’expliquer comment cette queue de rat était arrivée là. Il parait qu’elle répétait que c’était impossible, tout avait été scrupuleusement respecté, elle culpabilisait à mort !

- C’est incroyable cette histoire, de nos jours, c’est vraiment étrange, mais bon on ne s’étonne plus de rien…. Oh regarde, Sophie qui arrive…

- Salut les filles, alors le sujet du jour ?

- T’es au courant de la queue de rat à la cantine, Thomas t’en a parlé ?

- Ah pour ça oui !! Quel remue-ménage, le lycée a mené son enquête depuis mardi, figure-toi qu’un jeune avait conservé la queue du rat qu’il avait disséqué le matin en SVT et pour faire une très bonne blague à une copine, lui déposé cette nouvelle garniture dans son assiette juste avant de s’installer à table !

Je pouffai de rire !

Le gamin n’avait sans doute pas imaginé un instant l’implication de son geste…et ses conséquences. J'imaginais quant à moi la mine déconfite de la copine mais aussi la sienne quand il s'est rendu compte des proportions que prennait la plaisanterie.

Enfin, le personnel de service était certainement soulagé, aucun doute ne subsistait et justice était rendue.