A qui appartient-elle cette femme accoudée ? A ses doigts, aucune bague ; au cou, aucun collier, aucun bracelet non plus le long de ses bras nus.
A qui rêve-t-elle la femme immatérielle ? Son regard est si vague et si pâles sont ses joues. Ses lèvres semblent closes depuis l’éternité et ses sourcils crayonnent sur un front contrarié.
A quel jeu s’amuse-t-elle, la femme aux cheveux longs d’où seul un petit peigne aux écailles de tortues offre un reflet cuivré ?
Que réfléchit d’elle le miroir ovale qu’elle extrait de son sac, que raconte-t-il d’elle ? A-t-elle seulement le trac ?
Tout ce qu’elle a laissé c’est ce mégot strié de vermillon qu’elle n’a pas piétiné du bout de ses sandales, elle l’a étêté d’un petit geste sec .
Tout le reste semblait sale lorsqu’elle est repartie et le vent s’est levé en avalant l’oubli.