Cadeau

Publié le 04 juin 2009 par Lepaf

En cette pèriode de fête des mères j’ai ressorti du placard, (bonjour la poussière et la naphtaline)  cette chanson de Marie-Laforêt, qui mériterait, selon moi,  plus qu’un papier sur un blog…le divan de Chapier, aurait sans doute fait l’affaire. 

“Pour neuf mois de patience et douze heures de souffrance
Cadeau
Pour tant de nuits de veille, surveillant ton sommeil
Cadeau
Pour les tours de manège, les jouets, le collège
Cadeau
Et quand on fait le tour, le total de mon amour,
C’est Cadeau”

Quelle idée de vouloir parler de cet héritage de la grèce antique, de Napolèon et de l’Etat Français de sinistre mémoire, par le biais d’un texte sans prétention, qui n’a pas laissé un souvenir impérissable.  

Attention, il n’est pas question ici, de dénigrer une artiste, dont j’ai eu plaisir à fredonner certaines chansons. Sinon je vais me faire taper sur les doigts et la polémique est loin d’être ma discipline préférée.

En fait l’idée de départ, ”quand on aime on compte pas”, n’était pas mauvaise en soi, mais j’ai toujours éprouvé un trouble certain en entendant ces paroles. Ce malaise n’ayant pas cessé de grandir au fur et à mesure que j’avançai dans la paternité.  

J’aurais d’ailleurs pu choisir, La Mama, Une chanson douce, Si maman si,  ou d’autres morceaux d’anthologie à la gloire de nos mères…

Mais celle là a le don de m’exaspérer. J’explique…  

Pour avoir eu un père qui a surement plus prié pour l’âme de Sir Alexander Fleming et sa penicilline que pour son propre fils, tant il se sentait redevable envers le biologiste de lui avoir, par découverte interposée, sauver la vie de sa chère et tendre épouse, par deux fois…

Pour avoir vu ce même père m’accuser d’avoir failli tuer ma mère, le jour de ma venue au monde..

Et enfin pour avoir entendu cette denière lui répondre que je n’avais pas demandé à être ici .

Pour toutes ces raisons, j’ai une aversion pour les “si tu savais ce qu’on a fait pour toi”…

Et je m’imaginais être le seul…que nenni…Combien de sportifs, de danseuses, d’avocats, de médecins se sont entendus dire :” on s’est ruinés pour toi ”  sans ajouter pour autant ”et je ne le regrette pas”..  

Pour résumer : je n’ai jamais ressenti à ce jour, mais ça viendra peut-être, le besoin de faire l’inventaire de mes actes d’amour qui auraient pu échapper à ma progéniture.

Moi, qui connait l’immense bonheur d’être PAF ( papa au foyer), je savais depuis longtemps qu’il y aurait des nuits blanches et des stages aux urgences, des devoirs le dimanche ou bien des cours de danse, et bien d’autres choses que presque tous les parents connaissent.

La première fois où je suis allé au Lido de Paris c’était avec ma grande pour un spectacle de Noel : Marion ou la poupée cassée. C’était magique. Même si, aujourd’hui encore, elle reste persuadée que ma fascination était toute vouée aux Bluebell’s girls, entièrement habillées pour l’occasion. 

La fête des mères, c’est, certes,  penser un peu plus à ma maman (qui prie quotidiennement pour que “j’arrête d’écrire des stupidités  sur le net” ), mais aussi la possibilité de remercier mes filles qui m’apprennet mon métier de pére et mon épouse qui a manifesté un immense esprit d’ouverture en acceptant qu’un mec passe ses journées à gérer la maison de A à Z…Ca c’est mon cadeau de Paf…

A la fin de la chanson Marie récite ces mots “Il avait un gros chagrin dans les yeux”…  Tu m’étonnes..Fernand Raynaud aurait crié : “Bourreaux d’enfants”.

Faire pleurer son enfant et le raconter sur la scène d’un grand music-hall….Bien sur que le total de notre amour c’est cadeau et que mon article est de très mauvaise foi.  

Mais l’essentiel est surtout de souhaiter une bonne fête à toutes les mères, et c’est tellement agréable d’entendre de temps en temps “bonne nuit maman…oops …désolé papounet”