j'ai vu les ormes, les saules et les peupliers,
un parterre de fleurs et nappé d'orangers,
de mandarines amères: c'était en plein été,
je t'attendais dans les bois, la forêt tout près,
faisait de l'ombre presque jusqu'à mes pieds,
là même où avec toi je m'étais endormi,
près du ruisseau dont on voyait le lit,
la rosée du matin sur tes cheveux fleuris,
la beauté faite femme et ta peau satinée,
coulait entre mes doigts fragile, gratinée,
un doux parfum d'amour qui flottait près de nous,
on avait l'air heureux, et parfois un peu fou,
se rouler dans les blé au soleil couchant
à regarder le soir venir, le néant,
la nuit blanche et triste sur nos corps défaits,
nous repartions si triste de voir nous quitter,
nous promettant demain d'être là prés du guet!