La vermine s'agite

Publié le 08 juin 2009 par Zoerose

- Au fait, tu sais que M. est malade ? Et bien elle est au plus mal ... oh ! pardon : 1 baguette bien cuite s'il vous plait !

- Non !? Mais je l'ai vu la semaine dernière, elle était rayonnante ! Il faut que j'appelle son mari pour avoir des détails !

- Et moi j'ai rien à faire demain après-midi, alors j'irai faire un tour à l'hôpital pour voir à quoi elle ressemble !

- Ah oui ! Mais au fait, regarde y a J.A., son frère, qui arrive ...

- J.A. ça va ?

- Oui nicquel ! il fait beau, la mer est bonne, bref tout va bien !!!

- Et ta soeur ?

- Ah oui ... (... j'avais oublié ... mais en fait cette histoire va enfin pouvoir faire de moi quelqu'un d'important, à qui on va s'intéresser ....) Ah oui (visage transformé du "comédien")... ma soeur est en phase terminale de son cancer. Elle souffre le martyre, c'est terrible de la voir souffrir comme ça ... 1 baguette bien souple, et 12 gateaux pour fêter les beaux jours qui arrivent s'il vous plait !

A la boulangerie, chez le primeur ... dans son village corse les langues vont bon train pour parler de ma mère, pour avoir des détails croustillants sur sa fin de vie, pour faire celui ou celle qui connaît le plus de potins !

Mon frère m'explique que lorsqu'il rentre à la maison avec mon père, le téléphone commence à sonner à 19 heures, et les communications peuvent durer jusqu'à minuit. Tous ces gens qui appellent sont plus souvent avides et curieux que réellement touchés par le départ progressif de ma mère. Mais ce qui me fatigue le plus, ce sont les membres de la famille qui ne prennent des nouvelles que pour se donner bonne conscience et pour avoir des choses à raconter au moment final, quand l'attention sera un peu plus portée sur eux et que les "autres" vont leur apporter un pseudo-soutien dont ils n'ont absolument pas besoin de toute façon, mais qui va leur donner l'impression d'être des gens "importants".

Hier, ma cousine m'a téléphoné (la fille de mon oncle, celui que je "mettais en scène" dans la boulangerie plus haut, et qui m'insupporte au plus haut point). Cette conne s'est retrouvée dans une situation délicate il y a à peu près un an ou deux : elle a voulu divorcer car son mari n'était pas assez ambitieux à son sens ... j'avoue que ce mec est con (mais elle aussi, alors ...), mais c'est un bosseur, un bon père et un bon mari ! Mais sa décision était prise. Je l'appelais alors tous les jours pour lui changer les idées, et nous l'invitions à dîner régulièrement au restaurant pour la divertir ... bref, j'ai été présente !

Voyant qu'elle ne trouvait aucun remplaçant (elle voulait un médecin ou un avocat ... c'est vous dire la mentalité de la minette, qui ne veut un homme que pour son statut social ! son mari est infirmier, mais assicié dans une structure qui peut lui permettre de dire qu'il est également patron ...), elle a donc récupéré son infirmier-patron, et depuis, plus rien ! pas un coup de fil ... rien !

L'été dernier, je l'ai vu en Corse, et elle jouait à la matronne, la grande Dâme !!! Je sais que cette nana a toujours ressenti une jalousie envers moi, car ma vie a été, et c'est vrai, beaucoup plus simple et agréable que la sienne : mes parents étaient unis, relativement friqués ... ses parents étaient alcooliques (surtout son  père), continuellement dans le besoin sur un plan financier : heureusement que ma grand-mère (enfin, notre grand-mère commune) était là pour les aider en payant leur barraque, et le divorce de ses parents qui, évidemment, ont fini par se séparer.

Bref, elle n'a pas eu une vie super glamour, et aujourd'hui elle se venge. Mais après tout, j'y suis pour rien, moi, si elle a eu une vie de merde ! Mais après tout, elle a le droit de me détester ... en revanche, elle n'est pas obligée de me faire du lêche cul, de me faire croire qu'elle est proche de moi alors qu'elle me hait !

Hier donc, alors que je n'avais plus de nouvelles depuis l'été dernier où les relations étaient très tendues, elle m'appelle avec sa vois de mielleuse pour me dire qu'elle pensait très fort à nous, qu'elle n'avait pas appeler avant mais que si j'avais besoin ...

Je l'ai coupée court dans sa scène digne de la Comedia del'Arte : je lui ai dit que j'avais beaucoup de mal à croire qu'elle avait vraiment de la peine pour nous, et, en gros, qu'elle pouvait aller se faire fouttre avec ses larmes en bois et ses sentiments de pacotille (et qu'elle pouvait emmener son trou du cul de mari avec elle au moment d'aller se faire fouttre !!!)

Et bien je peux vous dire, que d'envoyer chier des connars et des hypocrites, ça fait un bien fou !!!!!!

Dans des moments comme celui que je vis en ce moment, on n'a pas envie d'être pollué et sali par ces vermines, les chasser de nos vies, c'est la seule solution !

Je n'ai pas envie que ces rapaces polluent les derniers instants que je peux vivre avec Maman ...