José-Manuel Barroso, président de la Commission européenne (via Présent) :
"Globalement, les résultats représentent une victoire indéniable pour les partis et les candidats qui soutiennent le projet européen et qui veulent voir l’Union européenne fournir des réponses en termes de politiques à leurs préoccupations quotidiennes"
Effectivement, 60% d'abstention signifie bien que les Européens veulent voir l'UE etc... Olivier Figueras analyse différemment ces résultats :
"En réalité, il a deux enseignements à tirer de ce chiffre : le premier est que les pays où on a le moins voté sont d’une part ceux qui ont, depuis l’origine, manifesté leur euroscepticisme : tels le Royaume-Uni (avec 34,8%), ou les Pays-Bas (avec 36,5%). Mais, d’autre part, les pays nouvellement européens, et dont on disait l’ardeur à rejoindre l’Union, n’ont pas fait preuve de cette propension extraordinaire à s’intéresser à la chose européenne ; ainsi la Finlande (le seul pays sous le chiffre des 20% avec 19,64%), la Pologne (27,4%), ou la Lettonie (20,88%).
Il y a mieux encore. En trente ans d’Europe, et d’élargissement de cette Europe, les élections européennes, dans le temps où le nombre des électeurs augmentait, n’ont cessé de voir chuter cette participation. En 1979, à 9 pays, nous atteignions 61,99%. Cinq ans plus tard, en 1984 et à 10 pays, nous étions à 58,98%. Puis, en 1989 à 12, 58,41% ; en 1994, à 12 encore, 56,67% ; en 1999 à 15, 49,51% ; en 2004 à 25, 45,47% ; et aujourd’hui à 27, 43,09%.
Il faut ajouter que les listes dites nationalistes, c’est-à-dire, en général, eurosceptiques, ont, dans plusieurs pays progressé. Loin des démonstrations plus ou moins réalistes des sectateurs de l’Europe, ces chiffres pointent, comme autant de réalités incontournables, un déficit majeur de la construction européenne, qui peine, malgré les efforts bruxellois, à voir se concrétiser ses institutions."