Ce 8 juin, nous avons rendu hommage aux victimes de la guerre d’Indochine, comme c’est le cas depuis 2005. Voici ce que je souhaitais dire à cette occasion.
Nous sommes aujourd’hui réunis pour rendre hommage aux soldats français morts pour la France dans ce qui était alors l’Indochine et la Corée. Ce conflit qui a commencé il y a 70 ans, en 1939, a fait plus de 500 000 victimes civiles et militaires. Il a été l’un des nombreux théâtres d’opération de la Seconde guerre mondiale. Il s’est ensuite poursuivi bien après l’armistice de 1945, puisque nous fêtons également cette année le 55e anniversaire de la bataille de Dien Bien Phu, la cuvette de l’enfer, qui a marqué pour nous la fin de l’aventure.
Mais la région n’a vraiment trouvé la paix que depuis une dizaine d’années, en 1999.
Le Vietnam, le Cambodge, le Laos devront encore pendant de longues années effacer les stigmates de ces affrontements sanglants. Nous-mêmes, Français, nous rendons hommage à nos soldats, embarqués dans une contrée dont ils ne connaissaient rien, où ils ont payé très cher notre engagement.
Nous espérons bien ne plus jamais avoir à connaître de telles guerres, surtout lorsque l’histoire nous dit que c’était une “guerre inutile”.
Dans de nombreuses régions du monde, le risque de conflits plus douloureux est réel. Plus que jamais, nous devons promouvoir des idéaux pacifistes, parce que l’Indochine nous a montré que les hostilités entre les pays ne se règlent pas par la force, mais avant tout par le dialogue et le compromis.
Nous devons bien sûr nous tenir prêts à faire front au fanatisme, à l’hégémonisme, d’où qu’ils viennent. Mais ces jours-ci, le président Obama était sur notre territoire pour commémorer le débarquement allié. En Normandie, il nous a rappelé combien nous devions travailler ensemble pour éviter les conflits, mais aussi combien il était important de faire la place partout où la réalité l’exige à la négociation, en Palestine, en Iran, en Irak, en Afghanistan, en Corée pour éviter un hypothétique choc de civilisations, qui ne peut déboucher sur rien, et serait à coup sûr encore beaucoup plus terrible, notamment pour les populations civiles, que l’Indochine et tout ce que nous avons connu jusqu’à aujourd’hui.