Magazine Journal intime

Les Impromptus Littéraires virent de bord.

Publié le 09 juin 2009 par Sandy458

Cette semaine, les impromptus littéraires se demandent pourquoi j'ai viré de bord...

J'ai viré de bord, oui,  et alors ?

Ça vous étonne, ça vous choque ou ça vous chagrine ?

Nom d'un sapajou encartonné, ce n'est pas à mon âge qu'on va venir marcher sur mes plates bandes ni m'enquiquiner le zygomatique.

J'allais jeter les amarres sur le port, de retour d'un long périple, heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage, lorsque je les ai remarqués sur la jetée.

Ça m'a fait remuer le cachalot jusqu'aux tréfonds de l'estomac et remonter la sardine au bord des lèvres.

Même la mouette a arrêté de ricaner et de bombarder le chat de ses fientes colorées.

Ils étaient tous là, en rang d'oignon, agitant leurs paluches ou leurs tire-jus dans le vent :

- la grosse blonde avec un tarin proéminent qui suggère son appartenance supposée  à la famille « de Bergerac », celle qui se pose en casse-oreille si ce n'est pas en casse autre-chose.

- le cinglé au QI hypertrophié complètement sourdingue et siphonné, vieux gâteux mûr pour la maison de retraite des Nobels. Un danger pour l'humanité, achevez-le !

- les deux clones de la police, je devrais dire les deux clowns avec un « t » et un « d », tout droit sortis de La City avec leurs galurins cavaillonnais vissés sur la calvitie.

- et le meilleur pour la fin, le Spirou sur la pile de Mickey, Pif et Comics réunis...le jeune asexué avec la mèche rebelle... le reporter accompagné d'une créature qui le suit comme son ombre... même qu'on se demande ce qui se trame entre ces deux-là, ce n'est pas bien normal de jouer 30 millions d'Amis depuis 1929...

Pensez donc, un iconoclaste enturbanné qui m'arrache le verre de pur malt des mains et vide mes bouteilles, mes amies de traversées, mes réconforts ambrés dans les tempêtes, au fond d'un vulgaire évier ! Sauvage des terres australes !

Dans ma tête, il y a soudainement eu comme une alarme qui a résonné : une mélodie jouée au gaffophone, accompagné de la voix de sirène de « Moiselle » Jeanne qui m'a murmurée de prendre la poudre d'escampette, « Plein Gaz » et « Passez Muscade » comme auraient dit Tif et Tondu en leur temps.

Alors, oui, j'ai viré de bord au dernier moment et je suis reparti vers le large sous leurs regards éberlués de marins d'eau douce qui ne comprennent rien à la vie.

Cap vers un village que je connais bien, peuplé d'irréductibles gaulois, où la cervoise coule à flot et les sangliers rôtissent à toute heure du jour et de la nuit.

Luke devrait se joindre à nous pour en griller une, discrètement, autour du feu et baffer deux ou trois cohortes romaines bien fraîches, présent amical envoyé par ce sacré Jules.

En entendant cette nouvelle, Nestor m'en a sauté dans les bras, ivre de joie, avec sa livrée rayée qui le fait ressembler à une abeille imprégnée de Maya-naise.

Mille milliards de mille sabords !

Et que l'autre barde ne vienne pas me les briser menues...ou le ciel va lui tomber sur la tête !

(En hommage à Franquin, Goscinny, Hergé, Dineur, Morris... tous ces auteurs qui ont commis les grandes planches de la BD...

Sans omettre, le sieur Joachim Du Bellay dans un registre plus classique !)


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