Un mal naissant

Chapitre 1

L’auberge était remplies de monde, toutes les personnes qui entouraient la paladine discutaient et riaient. Assise dans le coin le plus sombre de l’auberge Lladina avait la tête ailleurs, depuis un moment elle se sentait seule dans le clan Animah, malgré la présence de ses amis et les amitiés naissantes avec les nouveaux arrivants, un mal intérieur la rongeait.
Au début elle cru que c’était dû à la disparition de sa sœur, mais cela faisait plusieurs mois que Niliedane avait elle aussi rejoint le clan, et le mal ne cessait de grandir. La jeune elfe n’osait pas se confier aux sages du clan qui étaient bien trop occupés avec leurs propres problèmes.
Elle qui se targuait d’être quelqu’un de jovial, ne faisait que jouer la comédie pour faire bonne figure et ne pas inquiéter ses compagnons. De plus en plus souvent elle cherchait la solitude dans les bois qui entouraient l’auberge.
La Lumière semblait la quitter petit à petit … Comme-ci l’ombre qui planait sur Animah depuis plusieurs mois semblait l’avoir atteinte.
Elle buvait son thé au miel tout en observant les faits et gestes de ses compagnons. Elle sentit que quelqu’un la fixait, relevant la tête elle aperçut deux yeux luisant d’une lueur rougeâtre, fixés sur elle. Le regard l’oppressait, son souffle commençait à se couper. Elle n’arrivait plus à bouger. Avant même d’avoir le temps d’esquisser un mouvement, les yeux avaient disparu dans les ombres. Mais le sentiment oppressant était toujours présent, elle se leva et alla dans sa chambre afin d’échapper à ce malaise. Elle s’endormie sans trop difficulté, ce qui était étrange vu l’inquiétude qui l’avait suivit lors de son départ de la salle commune, puis elle sombra dans une sorte de rêve, un rêve sombre.

« Elle est en mission au Pic de Roche-Noire et tente de détruire Ragnaros le seigneur du Feu. Alors que le combat semble perdu et que ses forces la quittent, Anarion apparait à ses côtés et l’aide à vaincre le dieu très ancien. Heureuse de s’en être sortie elle se retourne vers son ami afin de le remercier. Anarion la fixe d’un regard sombre, une lueur rougeâtre s’échappe de ses yeux. Lladina se fige sur place ne comprenant pas le changement soudain de son ami. Profitant du désarroi de cette dernière Anarion dégaine son épée et l’attaque. Elle tente de parer l’attaque mais son corps ne lui répond plus. Anarion s’approche d’elle à grande vitesse. La jeune elfe est impuissante face aux évènement qui se déroule, ne pouvant plus bouger elle ne peut que sentir la lame brulante la traverser de part en part. »

Lladina se réveilla en hurlant, des larmes coulaient le long de ses joues. Une douleur lancinante parcourait son corps, elle voulu se lever mais s’écroula aux pieds de son lit. Quelqu’un alerté par le cri ouvrit la porte de la chambre de la paladine et la découvrit inconsciente avec sa chemise en sang.

Alerté par le cri, Bedeau couru vers la chambre de Lladina, il y trouva Sovilia en panique essayant de réveiller la paladine qui gisait dans une marre de sang.

- Que se passe-t-il ?
- Je ne sais pas! Vas chercher un guérisseur, vite! Elle se vide de son sang!

Bedeau couru chercher Valesty à leur retour un petit attroupement s’était formé devant de la porte de la chambre.

- Poussez vous, Laissez moi passer! Ordonna Valesty
- Laisses la mourir Valesty, ça fera un vivant de moins dans ce monde, ricana Atheryl.
- Non empêches la de mourir, intervint Nasséa. Tous les visages se tournèrent vers elle. Je veux avoir le plaisir de la tuer moi-même.
- Comme si on avait en plus besoin de ça, nous avons déjà assez de souci avec Koldrisnor.

La Tauren s’agenouilla auprès de l’elfe et appela la nature pour guérir la plaie de la paladine. Le sang s’arrêta de couler et la plaie se referma. Mais bien que la blessure fût guérie Lladina ne se réveillait toujours pas.

- Pourquoi ne se réveille-t-elle pas ? Ce n’est pas normal. Dégagez! Ordonna Niliedane d’un ton sec.

Valesty se releva pour laisser la place au chevalier d’Ebène, qui s’agenouilla à son tour. Elle prit les mains de sa sœur dans les siennes, ferma les yeux et se concentra. Après quelques secondes elle se releva, se retourna vers l’assistance et déclara.

- Je n’arrive pas à entrer en contact avec elle. Son esprit est là mais il ne répond pas.
- Que pouvons-nous faire alors ? Demanda Midona
- Rien il nous faut attendre et veiller sur elle. Je ne peux pas le faire, il faut quelqu’un de vivant et non un semi-mort.

Eliasnolen s’avança de quelques pas, pris Lladina dans ses bras et la repose dans son lit. Sans se retourner il déclara.

- Je m’en occupe maintenant sortez tous.

Tout le monde obéi. Sovilia après un pas, s’arrêta quelques instants, ne voulant pas laisser sa sauveuse.

- Je t’ai dis de sortir Sovilia.

La petite démoniste pris peur et quitta la pièce. Eliasnolen veilla sur Lladina jour et nuit, cette dernière ne laissait échapper que larmes et gémissements. Aucune amélioration n’avait l’air de se produire, puis au bout du troisième jour son comportement changea.
Lladina se réveilla dans son lit, elle voulu se redresser mais la douleur de sa blessure la lançait tellement qu’elle laissa échapper un petit cri strident. Elle embrassa la pièce qui semblait vide du regard pourtant elle sentait une présence non loin.

- Qui est là ?

Personne ne répondit.

- Je sais que tu es là, alors montres toi.

Des bruits de pas se firent entendre et le paladin se dévoila. Son visage était tiré comme s’il n’avait pas dormi depuis plusieurs jours et dans ses yeux se lisait une pointe d’inquiétude.

- Tu es enfin réveillée, lui dit-il d’une voix douce.
- Comment ça enfin ? Je suis partie me coucher il y à peine deux heures.
- Humm pas tout à fait … Cela fait trois jours que nous veillons à ton chevet.
- Co…Comment ça ?
- Il y a trois nuits tu t’es mise à hurler et lorsque que nous sommes arrivé dans ta chambre nous t’avons trouvé gisant dans une marre de sang. Nous avons essayé de te réveiller et de sonder ton esprit mais c’était impossible. Tu ne réagissais à rien. La seule chose que tu laissais échapper était des sanglots et de petits gémissements.
- Je…je me souviens de cette nuit là. J’avais fait un rêve étrange. J’étais dans une montagne, non plutôt un volcan et je me battais contre une sorte de démon de feu. Puis … je suis morte.

Ses souvenirs commençaient à refaire surface.

- Un volcan… Un démon de feu… Surement à Roche-Noire pour combattre Ragnaros et il t’a tué, un rêve bana…
- Non ce n’est pas lui qui m’a tué, coupa-t-elle. C’était Anarion, enfin en apparence.
- Comment ça ?
- Il lui ressemblait en tous points excepté ses yeux, oui, il avait les yeux rouges et un regard malsain.

Le sentiment de malaise qui l’avait suivit il y à trois jours refaisais surface.

- Ce n’est pas la première fois que les voit, chuchota-t-elle.
- De quoi parles-tu ?
- De rien, de rien …

Face à cette réponse plus qu’évasive le visage d’Eliasnolen se durcit.

- J’ai passé trois jours à veiller sur toi, à t’entendre souffrir sans pouvoir rien faire alors racontes moi tout même si pour toi cela parait insignifiant.

La jeune elfe s’empourpra légèrement suite aux propos du paladin. Elle n’avait pas l’habitude que l’on veille ainsi sur elle.

- Humm et bien, l’autre jour dans la salle commune j’ai vu ou cru voir des yeux rouges qui me fixaient, ça n’a duré que quelques secondes, mais je me suis sentis tellement oppressée que je suis partie dans ma chambre.

L’inquiétude se lut dans les yeux d’Eliasnolen bien qu’habituellement il ne laisse passer aucune émotion. Il lui tendit une petite pierre transparente et bleuté à l’elfe.

- Garde cette pierre avec toi, je dois te laisser pour raconter ton récit aux membres du clan, vu que tu ne peux le faire, la pierre me préviendra si tu as le moindre problème. Cette blessure n’a pas pu être faite par un simple rêve, et les « yeux rouges » indiqueraient une présence démoniaque.

Eliasnolen quitta la pièce avant que Lladina ne puisse poser la moindre question. La fatigue la repris et elle s’endormie instantanément, gardant précieusement la petite pierre bleue au creux de ses mains. Alors qu’elle ses yeux se fermait, elle ne remarqua pas qu’une ombre l’observait à travers la porte laissée entre-ouverte.