Il m’est arrivé de m’attarder plus que de raison devant les boîtes aux lettres, le temps de la fin d’un mouvement. Je dois même avouer avoir écouté toute une partita de Bach… à la cave, où j’étais sensée déposer une simple valise.
Mon propre piano (droit, je vous rassure) achevant de se désaccorder gentiment dans ma chambre, j’ai un jour de rencontre osé lui demander les coordonnées de son accordeur. Elle sortait et ne pouvait me répondre. Le lendemain, elle a glissé un petit mot dans ma boîte, avant que je ne réalise que mon pauvre Ehrart n’intéresserait jamais l’accordeur d’une professionnelle. Qu’importe, le geste était gentil.
J’écoute Edna Stern sur Radio Classique, station très décriée mais que j’apprécie car elle est moins bavarde - et moins élitiste - que France Musique. Ainsi ai-je appris qu’elle aurait voulu être danseuse. Quel bonheur qu’elle ait finalement préféré le piano. J’aime particulièrement son interprétation de Schumann, toute en finesse mais sans académisme. Elle vient de sortir un enregistrement des préludes et fugues de Bach, que l’on peut écouter de temps en temps sur Radio Classique. Plus confortable et moins indiscret, mais tellement plus conventionnel qu’un petit “direct” dans la cave !