Magazine Humeur

Gatien Moisan, une rétrospective au CNE

Publié le 09 juin 2009 par Orage
Gatien Moisan, une rétrospective au CNEDans l'attente - 1994 - Gatien Moisan
Acrylique sur masonite 90 x 71 cm
© Gatien Moisan
Gatien Moisan sera à l’honneur au Centre national d’exposition de Jonquière le dimanche 14 juin 2009. La rétrospective promise des œuvres de cet artiste sera présentée jusqu’au 20 septembre. Après Hélène Beck en 2008, Le CNE poursuit cet engagement annuel de nous rappeler le parcours de nos artistes en arts visuels.
Le choix de Gatien Moisan me réjouit. L’intégrité de l’homme est égale à la grande qualité de sa démarche artistique, entreprise il y a plus de 40 ans. Gatien est un pur. Une sensibilité hors norme au service d’une maîtrise artistique réconciliant diverses écoles de pensée. Un art contemporain, moderne et futuriste. Un art ouvert sur les temps.
Gatien Moisan, une rétrospective au CNE© Progrès-Dimanche - 29 avril 2007 - page 42
En avril 2007, j’avais consacré deux pages du Progrès-Dimanche sur son retour au Saguenay-Lac-Saint-Jean et son exposition au Toqué Rouge de Jonquière. J’ajouterai ce reportage à la fin de cette page.
Mais je voudrais d’abord nommer la commissaire de cette rétrospective que nous propose Lionel Brassard, président du conseil d’administration du Centre national d’exposition et Manon Guérin, directrice. Il s’agit d’une personne très dévouée à la cause des arts, membre fort actif du conseil d’administration de la Société d’art lyrique du Royaume, blogueuse qui vaut le détour sur Spécial du jour, journaliste de la Section des arts à la retraite et amie, Denise Pelletier.
Pour l’inauguration de cette rétrospective attendue, le Centre national d’exposition annonce la présence de Roger Bertrand, 39e Président de l’Assemblée nationale du Québec. En 1997, Gatien Moisan avait été choisi pour réaliser son portrait, selon la tradition instaurée à l’Assemblée. Une œuvre qui a suscité bien des commentaires, car l’artiste a eu l’audace de sortir des sentiers battus pour tirer de sa palette un portrait inhabituel, d’un grand symbolisme.
Gatien Moisan, une rétrospective au CNERoger Bertrand 1997 - Gatien Moisan
39e président de l'Assemblée nationale
Légende : La partie supérieure du Président au fauteuil, lumineuse, exprime la lumière
devant inspirer ses décisions. Le bleu violet des tons évoque la solitude et le dévouement
du personnage. Dans le bleu vert de la partie inférieure, se déploient la puissance, les
fonctions et les tâches du Président. Le cercle rouge dépeint à la fois la vitalité de l’Assemblée
et l’opposition qui se dessine parfois entre la Présidence et l’un ou l’autre des personnages
parlementaires. Les trois têtes sous le Parlement, par leurs tons de beige, rayonnent dans un
calme bienveillant et dégagent une atmosphère chaude et bienfaisante. La position des têtes
suggère que le Président constitue l’une des assises importantes du Parlement.

Gatien Moisan, une rétrospective au CNE
Progrès-dimanche
Les Arts, dimanche 29 avril 2007, p. 42

Gatien Moisan, une rétrospective au CNEGatien Moisan
© Photo Rocket Lavoie - Le Quotidien

CHRISTIANE LAFORGE
[email protected]
JONQUIÈRE (CL) - Qui ne se souvient pas de Gatien Moisan ? Ce perfectionniste de la forme, exigeant professeur d’art autrefois chargé de cours à l’UQAC, est de retour dans sa terre d’âme.
Natif de Saint-Raymond de Port-Neuf, il avait adopté le Saguenay-Lac-Saint-Jean, séduit par le cœur de Gilberte et par l’esprit du Fjord qui a imprégné son œuvre tandis qu’il vivait à Sainte-Rose-du-Nord. En 1981, il se résigne à l’exil, faisant escale en diverses régions. Il balise son existence au nombre de ses déménagements. Plus de dix en 25 ans, bientôt trois en trois ans. «L’homme en fuite c’est moi, confie-t-il devant ses toiles où son personnage est souvent happé par l’espace. Ma dernière résidence sera mon urne, taquine-t-il, quoique là encore, on peut la déplacer. »
Ne pas s’y tromper. L’humour de Gatien n’a rien de sombre. Pas plus que ses toiles, solidement structurée par la règle d’or, si chère à son art qu’elle y est omniprésente. La rigueur de l’artiste repose sur une connaissance de son métier poussée à l’extrême. Il nous console à lui seul de cette prolifération d’artistes en arts visuels maniant le verbe mieux que le pinceau.
Du 2 au 30 mai, à la Galerie Toqué rouge d’Arvida, Gatien Moisan présentera une exposition réunissant des toiles grandes et petites, abordant le thème cosmique. À partir du caillou ramassé sur la rive nord du Saguenay, il reprend possession des rochers qui ont largement envahi ses toiles anciennes, plate-forme d’un départ vers l’espace infini, l’ultime voyage de l’homme.
Gatien Moisan, une rétrospective au CNEŒuvre de Gatien Moisan
© Photo Rocket Lavoie - Le Quotidien

Exposition au Toqué Rouge

Une version de l’histoire de l’humanité
L’avant salle de la galerie Toqué Rouge dissimule l’exposition en cours, «Dérive, solitude, rêve» de Gatien Moisan. La symbolique, bien qu’involontaire, a du sens. Passage terrestre avant d’accéder au cosmos qu’il faut aborder par la droite.
Une première toile capte le regard, masse rocheuse aux transparences réussies. Puisant dans les techniques des anciens où la peinture à l’eau précédait l’huile, Gatien Moisan tire parti des nombreuses possibilités de l’acrylique pour travailler sa pierre en différentes couches. On a envie d’y coller l’œil pour en capter l’effet.
La seconde toile reprend l’élément du rocher tout en l’intégrant dans une composition où l’espace prend place pour finalement s’imposer avec force dans le troisième tableau. «Repos céleste» nourri d’une fréquentation assidue au club d’astronomie de Saint-Raymond.
Des formes géométriques dessinent finement une structure architecturale toujours basée sur le nombre d’or. Question d’équilibre. La démarche de Moisan aspire à la perfection, l’harmonie. Depuis toujours, il a le souci de soumettre ses compositions à la «divine proportion». De nombreux peintres, sculpteurs et architectes célèbres l’ont intégré à leur art, assurés d’atteindre ainsi une harmonie totale dans leur création. Cette quête d’un équilibre absolu confère à l’œuvre de Moisan une force intérieure contrastant avec la netteté des formes et des couleurs. Ce qui pourrait être froideur, par une technique trop parfaite, séduit par l’harmonie qui s’en dégage. Il devient alors facile de s’identifier à ce corps humain, alter ego de l’artiste qui devient son propre modèle, humain suspendu entre les deux mondes et qui va, au fil des tableaux, être happé par l’infini du vide de l’espace.
En progressant au rythme des toiles exposées, le visiteur découvre une version de l’histoire de l’humanité.
Petits formats
Bien que Gatien Moisan apprécie les grandes surfaces, il se révèle très à l’aise dans les petits formats. Étonnantes pièces où l’on retrouve toute l’éloquence des toiles lus grandes. L’une après l’autre, elles sont des fragments d’un tout et pourtant complètes dans ce qu’elles expriment de cet affrontement entre l’humain et le cosmos.
Certaines pièces intègrent superbement la somme de la démarche artistique de Gatien, sachant partir du très figuratif environnement des lieux où il a séjourné pour s’élever au-delà. Communion réussie entre la terre et le ciel, que l’on pense à «La sablière de Métabetchouan» ou «Regard sur le Piékouagami.»
Ne se voulant d’aucun courant, sinon celui de «faire ce que je veux faire», Gatien Moisan conclut: «On fait partie de l’univers et l’univers fait partie de nous», évoquant toutes les questions et tout ce qu’il y a à découvrir.
***
«Combien de temps pour réaliser cette toile ?», demandait un visiteur au peintre Gatien Moisan. «45 ans», répondit l’artiste. Une toile est la somme de toutes les expériences et de la science acquise au cours d’une vie. Si les premiers coups de pinceaux des œuvres exposée à la galerie Toqué Rouge de Jonquière n’ont que cinq ans, la main qui en a brossé les bleus dominants apprend la maîtrise de son art depuis 1962. Des nomades

Peintre et professeur d’art de 1964 à 2005, Gatien Moisan a quitté le Saguenay en 1981. Il est de retour depuis 2203, le temps de construire sa future ex-maison au bord de l’eau, à Saint-Félicien. Depuis 2008, il a pignon sur rue à Saint-Honoré. La beauté du lac n’a pu rivaliser avec la fierté parentale, père et mère suivant de près la carrière en théâtre de leur fille Sara qui évolue dans diverses troupes de la région. «Nous sommes toujours ici (Saguenay) pour la voir et nous voulions aussi nous rapprocher du mouvement, du centre du milieu culturel.»

Polyvalence

Scénographe à ses heures, surtout lors que Sara fait partie de la distribution, Gatien moisan s’est joint à ses filles, Sara et Mira (comédienne et musicienne résidant à Montréal) pour prêter main forte à l’entreprise Artisac, fondée à Saint-Félicien par son épouse Gilberte Dufresne.


Des expositions

Rappelons que l’artiste a réalisé plusieurs expositions solos dans de nombreuses galerie, dont: Galerie d’art Benedek-Grenier, Québec; Galerie Wells, Ottawa; La Chasse Galerie, Toronto; Burnaby Art Galery, Burnaby (B.C.); Galerie Arts St-Louis, St-Raymond. Il a aussi participé à des expositions collectives: Institut des Arts de l’Ontario; Arts Festival, Lewiston(Maine); Calgary Allied Arts Council, Calgary; UQAC; Foire internationale de Washington, États-Unis; Galerie d’art du Grand Théâtre de Québec; Artistes québécois contemporains(Collection Loto-Québec); Artistes de renom, Moulin Marcoux, Pont-Rouge; Vieux Presbytère de Deschambeault.


***

Retour à La Une de Logo Paperblog