Écrire, c’est comme le sport, plus on en fait et plus on a envie d’en faire. Et si on arrête, c’est super dur de s’y remettre.
J’écris depuis que j’ai 12 ans, je me souviens encore du titre de mon premier roman. Je racontais ma vie et celle des mes amis qui habitaient à côté de chez moi. Rien de bien transcendant. Ensuite, durant l’adolescence, j’ai écrit pas mal de romans autofictionnels. Là encore, rien de transcendant.
De 18 à 22-23 ans, j’ai commencé et arrêté à peu près une dizaine de romans avant de ranger l’écriture dans un coin de ma tête. Ensuite, je suis venue au Québec, j’ai étudié et après mes études, je me suis dit : bon Audrey, où tu vas avec ton rêve d’écrire un roman ? C’est pas en écrivant rien que tu vas savoir si t’es capable d’écrire un roman publiable ! Donc je me suis lancée. La suite, vous la connaissez.
Si je parle de ça, c’est parce que je me suis rendu compte aujourd’hui de la confiance que j’ai acquise. Je me suis rendu compte que je commence maintenant un roman sans crainte. Enfin non, j’ai des craintes. Est-ce que je vais arriver à raconter ce que j’ai envie de raconter ? Est-ce que mes personnages vont être crédibles ? Est-ce que mon style va être fluide ? Etc. Oui parce que c’est infini les craintes.
Mais la crainte que je n’ai plus, c’est celle de perdre mon souffle et d’abandonner mon roman en route. Je ne suis qu’à la page 71 de mon roman pour ados et je sais que je vais arriver au bout. Je ne sais pas si je vais écrire tous les tomes que je prévois pour ma série (ça va dépendre en grande partie de si un éditeur en veut) mais je sais que je vais aller jusqu’au bout de mon tome I.
Pourquoi et comment je le sais ? Un sentiment. Une sensation. Une confiance acquise avec les années. Et aussi parce qu’aujourd’hui, je me connais mieux, je sais où sont mes limites actuelles et ce que je suis capable d’écrire ou non. Il y a des sujets qui me tentent (un jour, j’écrirai sur la seconde guerre mondiale, c’est certain) mais que je laisse dormir au fond de moi, le temps que je murisse. Il y a d’autres qui ne seront jamais pour moi, même si ça me tenterait beaucoup d’essayer. Je ne pourrais pas écrire par exemple un roman policier.
D’une parce que je ne sais pas manier le suspens et de deux parce que je suis une très mauvaise lectrice de romans policiers. Je ne suis pas capable d’endurer le suspens. Au bout de 50 pages, je vais lire la fin pour connaître le dénouement. Il n’y a que lorsque je prends l’avion que j’arrive à me maitriser parce que je sais que sinon je vais m’ennuyer à mourir jusqu’à ma destination finale !
Tout ça pour dire qu’aujourd’hui, je suis une auteure qui sait ce qu’elle peut et veut écrire tout en sachant qu’elle va continuer à évoluer et ça fait du bien.