Il y a des jours de colère, d’autre sans. Aujourd’hui est un jour avec, alors je vais essayer de ne pas trop crier ici. Néanmoins j’en ai envie, contre le temps surtout. Ce temps qui passe, qui ne ralentit jamais. Ce temps qui me fait vieillir, qui me prive d’avenir. Je ne supporte plus la course du temps, la course de la petite aiguille dans le cadran, le sprint effréné de la grande qui de 24 fois me fait crier.
Il y a des chiffres qui portent malheur, d’autres qui font le bonheur. Le nombre que je hais est 24. Simplement parce que toutes les 24h je me réveille seul, que tout les 24 jours je me retrouve abandonné, que toutes les 24 minutes j’ai envie de pleurer, que toutes les 24 secondes je m’oblige à respirer. J’ai plus envie de crever que de vivre, être obligé alors que chaque bouffé est douloureuse. Qu’ai-je demandé il y a 24 minutes ? De l’espoir. Que demanderai-je dans 24h ? après cela oserai-je encore demander quelque chose, de peur que cela sois refusé. Après 24 mois, le temps parait bien long à celui qui tend la main. 24 ans, c’est l’âge que j’aimerais parfois encore avoir, 24 ans, c’est le temps que je n’ai pas encore envie d’attendre. 24 heure, c’est le nombre d’heure durant lesquelles je vais encore avoir peur.
Ce temps que je hais, ce temps qui me fuit. Où vas-tu toi le temps ? Moi non plus je ne sais pas. Je veux de l’espoir, pourquoi est-ce si dur de m’en donner ? J’en ai beaucoup donné, j’ai même donné tout le stock qui me restait. Je m’étais juré de ne plus pleurer pour toi. Alors voilà qui est un parjure. Je m’étais juré de guérir de toi, d’arriver à ne plus t’aimer. Voilà qui sonne mon échec. Le tic-tac de l’horloge. Le chant du coucou. La douleur qui frappe dans une poitrine labourée de silence. Le temps qui part, ne reste que moi. Seul debout dans l’entrée, à attendre que tu arrives. Toi le temps qui ne fait que passer.
— Eleken,
Journée de merde, semaine de merde, vie de merde
Jeu de briques
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