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Un job bien mérité...........

Publié le 11 juin 2009 par Paniervolant
Un job bien mérité...........

J'en arrive donc à la suite de mes tribulations, qui sera le déclencheur de ma vie pas très ordinaire.

J'avais donc quitté le Lac de Côme et y abandonnais tous mes dessins par la même occasion,mais avec des objectifs bien précis : revenir sur Paris, et y effectuer un job alimentaire, le temps de me constituer un dossier concluant professionnellement, ce qui n'était pas une mince affaire, n'ayant aucune référence, ni base élémentaire dans ce domaine, aucune expérience et encore moins de diplôme.
J'avoue, il fallait un sacré culot, mais la passion aidant, je ne savais pas que j'allais apporter du sang neuf dans ce domaine, d'autant plus que les années 70 étaient très fertiles en matières de création d'imprimés textiles, et particulièrement chez les grands couturiers qui en usaient et en abusaient à tous les niveaux, un peu comme un culte de la personnalité, chacun arborant son propre sigle un peu partout, sur tous les supports..........

Cette fois-ci, pas question de s'installer chez des amis et devenir à nouveau "jeune fille au pair", j'avais besoin d'une grande disponibilité pour mon inspiration personnelle et mes projets.
Je fis donc le choix d'une chambre d'hôtel, et la journée j'effectuais des intérims de secrétariat, pour me consacrer le soir, dans ma chambre d'hôtel, à la réalisation de mes dessins de tissus.
L'inspiration du Lac de Côme y contribuait, et je reprenais tous mes thèmes réalisés en Italie.
Après un mois de dur labeur, j'arpentais avec un certain zèle, mais pas trop de conviction, la rue du Faubourg Saint-Honoré, où j'entrais au hasard chez les couturiers ayant pignon sur rue, mais en commençant par le début de la rue, près de la rue Royale.
Allez-vous me croire ??
Je n'imaginais pas que cela serait d'une telle facilité pour moi, la jeune fille si timide, novice dans ce domaine professionnel, me présenter chez les couturiers avec autant d'audace !!!
Malgré tout, je pouvais me faire une opinion très positive de mes créations, puisque le premier jour, je me retrouvais avec trois propositions d'emploi intéressantes.
J'étais face à un choix hésitant, puisque je pouvais être engagée chez Lanvin en passant par la grande porte.
En effet, mes dessins de tissus avaient énormément plu au créateur et directeur de studio de l'époque : Jules François Crahaye, mais il me proposait la réalisation de croquis toute la journée, et cela me donnait l'impression d'entrer dans une usine à dessins.
Il y avait également Castillo enchanté de me recevoir, et encore plus par le dossier que je lui présentais, mais mon intuition ne m'inspirait pas à entrer dans cette maison, qui disparaissait peu de temps après.
La troisième option, fut celle de Louis Féraud qui m'acceptait pour mes dessins de tissus, mais également pour réaliser du secrétariat puisque j'en avais l'expérience, ce qui me laissait une option, en cas de déception sur le plan artistique.
Je m'arrêtais donc là, dans la prospection d'un job chez les couturiers de la rue du Faubourg Saint Honoré.
Incroyable pour moi, une matinée m'avait suffit pour me faire engager enfin dans ce milieu de la Haute-Couture !!!
J'entrais donc au 88 de la rue du Faubourg Saint Honoré, chez Louis Féraud situé juste en face du Palais de l'Elysée.

Un job bien mérité...........

Un job bien mérité...........

Ci-dessus photo de Louis Féraud

Je ne fis jamais de secrétariat, mais de nombreux dessins de tissus qui inspirèrent énormément les collections de Haute-Couture, mais également le styliste et créateur de l'époque, Per Spook, un norvégien, avec lequel j'ai longtemps entretenu une relation très amicale.

Le Lac de Côme n'y était plus pour grand chose dans l'inspiration, puisque j'avais à cette époque la vue sur la cour du Palais de l'Elysée, le studio de création de la maison de couture se situait au premier étage, avec vue panoramique sur la Présidence de la République..........

C'est finalement avec peu de crédibilité que mes parents apprirent cette nouvelle qui leur semblait impossible.
Ils finirent bien par se rendre à l'évidence: la petite provinciale, sans aucun diplôme ni expérience, entrait dans le monde de la mode et de la Haute-Couture.....................

Un job bien mérité...........

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