(texte intégral de la chronique de la semaine dans la Meuse, parue ce 11 juin)
Pourquoi ce titre, me direz-vous. Vous savez qu'on est le 8 juin, me direz-vous.
Alors pourquoi le 8 juin ?
Passque le 8 juin on arrête enfin de parler politique et élections. Pas ça.
Passque le 8 juin y'a 65 ans, les américains étaient en train de commencer à nous sauver. Pas ça.
Passque le 8 juin c'est lundi. Pas ça.
Pas ça.
Ce titre passque j'ai lu dans la presse que, dans ce pays hyper taxateur qu'est la petite Gelbique, c'est aujourd'hui que je vais ENFIN gagner ma vie.
A savoir que tout ce que j'ai gagné comme salaire à ce jour est totalement parti pour l'Etat. Ce cher Etat belge...
Réjouissons-nous, ô les vaches laitières belges : dès aujourd'hui, nous bossons enfin pour nous. Pour vivre. Pour économiser. Pour dépenser. Qu'importe, mais après cinq mois et huit jours à bosser exclusivement pour payer l'Etat, c'en est fini... jusqu'au 1er janvier 2010.
Lire ça m'a rappelé combien tout mon argent part pour l'Etat de ma petite Gelbique et combien ça me saoule grave de la mort qui tue.
Ça m'a aussi rappelé ce calcul que je fais régulièrement :
Sur 100 eur gagnés, en brut, une fois déduits les impôts et les cotisations sociales, il en reste disons 60 (et là je suis optimiste). Merci ami Etat.
Si je veux les dépenser et me faire plaisir, j'offre 21 % de TVA à mon ami Etat.
Si je veux les investir dans l'immobilier, j'offre 12,5 ou 6 % de droits d'enregistrement à mon ami Etat.
Si je veux les placer en bons de caisse ou trucs du genre, j'offre 15 % de précompte mobilier sur mes intérêts à mon ami Etat.
Et une fois l'heure du grand saut dans l'au-delà, pour mes héritiers, si je n'ai pas dépensé mes 60 eur... mon ami Etat se servira encore au passage. Et il n'y va pas de main morte (sans mauvais jeu de mots vu les circonstances), l'ami Etat.
Et je ne parle pas des taxes TV, taxes poubelle, taxe égout, taxe habitation, taxe yeux marrons, taxe cheveux longs, taxe nez en trompette, taxe lunettes... bon, je m'égare, je sais.
Moi j'appelle ça un hold-up légalisé.
En toute impunité.
Passque je me pose une question : comment se fesse se fait-ce que mon fric à moi rien qu'à moi, il soit pas vraiment à moi rien qu'à moi ? Pourquoi est-il aussi à l'ami Etat, mon pognon gagné à la sueur de mon front ? Pourquoi une fois la première taxation salariale passée, dois-je encore rendre des comptes à l'ami Etat, à tout moment de ma vie, et jusqu'à ma mort.
Un hold-up légalisé, je vous dis.