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Ce n'était pas la SEP

Publié le 11 juin 2009 par Pat La Fourmi

Lorette ou l'art de vivre

Atteinte d'une maladie rare dégénérative, Lorette Roy peint depuis trente ans.

Ce n'était pas la SEP
Devenu vieux, Raoul Dufy, tout comme Renoir, devait s'attacher les pinceaux aux doigts pour pouvoir continuer à peindre.

Lorette Roy, atteinte d'une maladie rare, l'ataxie de Friedrich, sait qu'elle perdra un jour l'usage de ses mains. Mais elle n'y pense pas. Ou ne veut pas y penser.

« J'ai trop à faire, assure-t-elle d'une voix douce. Je travaille quatre ou cinq heures par jour. »

« Une main soutient l'autre pour tenir le pinceau. Je tremble un peu. Mais j'y arrive encore... »

La vie de Lorette Roy commence pourtant comme toutes les autres.

Jeune fille turbulente et romantique, elle suit les cours des Beaux-Arts de Paris.

« Un jour, raconte-t-elle, je suis tombée. On m'a envoyée à l'hôpital où, après une série d'examens, on m'a dit que je n'avais rien »...

Lorette va bien. En pleine vague hippie, elle quitte la France, sac à dos, pour un tour du monde de deux ans.

Étape en Afrique du Sud

« J'ai fait étape en Afrique du Sud, se souvient-elle. Là-bas, pour me faire de l'argent, je gardais les enfants des riches colons ».

« Un soir, je suis de nouveau tombée. Je n'arrivais plus à retrouver mon équilibre... La famille chez qui je travaillais m'a dirigée vers un médecin qui a diagnostiqué une sclérose en plaques et a demandé mon rapatriement d'urgence... »

Une maladie rare

« Je suis revenue à Paris. Hospitalisée dans un service de neurologie, on m'a fait faire une série d'examens avant de me dire, de nouveau, que je n'avais rien... »

« Je me suis mariée, poursuit Lorette. Comme mes troubles persistaient, j'ai revu un autre neurologue et le diagnostic est tombé. Ataxie de Freidrich. Une maladie rare dégénérative. J'étais terrifiée. Mon frère et ma soeur en sont atteints et je connais bien la maladie... »

C'était il y a trente ans. Lorette a commencé à peindre. « Mes mains ne sont plus très vaillantes mais elles existent encore », témoigne-t-elle aujourd'hui, devant sa toile.

Reconnaissance

La mairie de La Rochelle vient de lui acheter une toile. « La classe », qui met en scène une maîtresse d'école et ses élèves handicapés, orne depuis 2008 un escalier de la mairie.

Depuis cinq ans, Lorette ne marche plus. « Petit à petit, constate-t-elle, je perds des forces. Mais j'y arrive encore. Au mois d'août, je participe à une exposition. Je vais présenter mes " Amants au pied du mur ". Peindre me permet d'oublier la maladie. »

« Cela me procure des moments de quiétude. Je suis Idans une autre dimension et j'oublie mon handicap. Quand je peins, je suis quelqu'un d'autre. »

source: Sud-Ouest.com

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