Desperate housewife !

Voilà ce que je suis, une Desperate Housewife, une femme au foyer désespérée comme m'a lancée ma mère contre toute attente. Sauf que je ne suis pas vraiment la wife de qui que ce soit et que je ne me sens plus pas désepérée. Mais je fais le ménache, beaucoup, car quand on se met à passer plus de 12 heures par jour chez soi, ben on salit.

Comme pour les cosmétiques, je fais tout bio, ou presque. J'avoue que mon éducation anti-bactérienne (une de mes aieules se frottait au Mercryl tous les matins "pour tuer les microbes") a laissé dans mon placard l'eau de javel et l'alcool à brûler qui sont l'un comme l'autre hautement polluants et toxiques (d'autant plus qu'il existe des solutions alternatives, j'y travaille !). Mais ce qui vous m'intéresse aujourd'hui c'est la lessive.

J'ai fait un test l'an dernier de lavage aux noix indiennes. J'explique le principe pour les ours des cavernes qui ne sortent pas de leur 5 à sec : ce sont des noix entièrement naturelles, qui contiennent un actif appelé la saponine, qui est l'équivalent du savon (mais ne mousse pas, la mousse c'est marketing, mais c'est agréable, mais c'est marketing...). On met les bidules un peu crassepec dans un petit sachet en coton bio recyclé, 3 ou 4, et comme ça ne sent rien et qu'on a été élevé à la soupline fraicheur des collines, on met dessus 4 à 5 gouttes d'huile essentielle de lavandin super. Je précise pour les gnous qui n'ont pas internet, le Lavandin Super, c'est son nom (en plus d'être super). Et hop dans la machine, avec du percabonate pour détacher le cas échéant.

Un kilo de noix de lavage vaut environ 15 euros. A moi toute seule (mais très propre comme fille), j'en ai consommé les 3/4 du paquet en 1 an environ. Et puis je suis retournée à la bonne vieille lessive liquide (écolo tout de même). Pourquoi ?

• Les noix ne sont pas chères... Mais il faut rajouter les huiles (très chères, surtout quand comme moi on ne se contente pas du lavandin mais d'essences plus rares), et le percabonate.
• Cette technique fonctionne si on lave à chaud, car la chaleur fait se dégager la saponine. Or, aujourd'hui je fais une lessive sur deux à froid, par souci d'économie.
• Je devais de plus acheter une lessive "main" pour les texiles délicats (pull, sous-vêtements aguicheurs, culottes fragiles, soutiens-gorge 95 D - !)
• Mes draps, blancs (fille d'aubergiste !), avaient de micro-tâches non-identifiées, qui ont disparu avec la lessive liquide.
• Et puis les noix, et bien elles viennent d'Inde ou du Népal, en avion, elles polluent un max du coup.
• Il n'y a pas de contrôle des conditions de production et de récolte. Ethique ? Bio ? On ne sait pas vraiment.
• Et surtout, elle proviennent d'un arbre dont la population mondiale ne saurait en aucun absorber la consommation exponentielle des bobos dont je fais partie.

Voilà. Juste pour rappeler à tous, avant le week-end, que parfois on a de fausses bonnes idées en matière d'écologie, mais l'essentiel est d'avancer !

Si toutefois vous êtes tenté par l'aventure, il m'en reste donc 250 grammes que j'offre au plus prompt. (m'est avis que ce sera une !)...