Enfin mon premier job dans la haute-couture, chez Louis Féraud, quelle joie !!
De plus, je me trouvais face au Palais de l'Elysée.
Avec le studio de création situé au premier étage, juste en face de l'entrée du Palais de l'Elysée, il y avait de quoi faire des envieux dans le monde du journalisme.
En fait je regardais souvent ce panorama, mais plus par curiosité que par intérêt, ce qui se passait dans le studio me concernait beaucoup plus.
L'ambiance de la maison Louis Féraud était bon enfant, et il y régnait malgré tout un climat paradoxal, probablement le fait que le couturier était provençal, le directeur commercial, italien, et une partie de son équipe artistique était constituée de nordiques, une Islandaise, une Finlandaise et un directeur artistique norvégien, Per Spook.
Il observait une certaine distance envers le personnel de la maison de couture, mais il a pourtant très vite créé un lien de confiance entre nous.
A la stupéfaction de tout le personnel, nous sommes devenus très vite de très bons amis.
La jeune provinciale, naïve, novice et timide que j'étais, finit par comprendre en fait que j'étais devenue sa muse inspiratrice, cela ne me flattait même pas, puisque je me sentais heureuse de rentrer dans ce monde artistique, et j'avoue que Per Spook m'a ouvert les yeux sur un monde, dont je n'aurais jamais soupçonné l'existence.
Il était pour moi un grand créateur, avant-gardiste, doté de plusieurs talents et extrêment doué, cultivé, artiste dans l'âme, gentil et généreux, le physique d'Anthony Perkins.
Per Spook et son studio de création, lorsqu'il avait quitté Louis Féraud pour créer sa propre maison de couture.
Mes rapports avec Louis Féraud étaient beaucoup moins chaleureux que ceux entretenus avec Per Spook, ce qui devait probablement affecter le couturier, qui me le faisait ressentir parfois, ce qui m'agaçait sérieusement.
Pour la petite histoire, je ne pensais pas que vingt ans plus tard, je me retrouverais juste en face, et oui, reçue au Palais de l'Elysée, pour raison personnelle, et très émue malgré tout, à tel point que Mme Paulette Decraene secrétaire privée de François Miterrand, chef de l'état à cette époque, me questionna à ce sujet.
Je lui expliquais mon flash-back, par le fait que vingt ans auparavant, j'avais la vue depuis le studio chez Louis Féraud, sur l'entrée et la cour de la Présidence de la République et ses hommes politiques, alors que là, je me retrouvais dedans et j'étais en fait très émue de revoir la grande baie vitrée du studio située au premier étage de la Maison Louis Féraud, là où je réalisais mes premiers dessins de tissus pour la Haute-Couture parisienne ..........
Le hasard ou le destin ? Je ne le sais pas, mais cette situation reste dans ma mémoire, un souvenir intarissable et émouvant, le fait d'être arrivée dans ce milieu très fermé qu'est la Haute-Couture, chez Louis Féraud pour mon premier job, et vingt ans plus tard me retrouver et reçue juste en face..........mais pas n'importe où ............
Ceci, est à peu de chose prêt, le panorama dont je bénéficiais depuis la grande baie vitrée, là où je dessinais chez Louis Féraud.
Je n'ai hélas pas pris de photo du studio de chez Louis Féraud, lors de ma réception au Palais de l'Elysée, dommage ............
Je vous rassure, on ne m'a pas déroulé le tapis rouge, lorsque je suis passée dans cette cour, mais j'ai quand même étais reçue par un huissier, qui m'a introduite dans le Palais de l'Elysée !!!