Valeurs Actuelles, dans un article intitulé "Onde de choc à la droite de la droite", analyse le net recul du vote souverainiste en France :
"(...) Au total, les ex-partisans du non de droite au référendum sur la Constitution européenne (Le Pen, l’alliance Villiers-Chasseurs et les listes Dupont- Aignan) n’ont recueilli que 12,9 % des voix contre 20,2 % pour l’ensemble des listes souverainistes il y a cinq ans, et même… 29,4 % en 1994 – le point culminant de la courbe électorale de cette famille politique (...)
1994-2009: quinze ans, déjà, depuis ces anciens jours de liesse, et une courbe qui, depuis, n’a cessé de plier à la baisse. D’abord une lente érosion (1999 et 2004) – le souverainisme se maintenant au-dessus de la barre des 20 %.Puis la chute brutale de dimanche dernier. Quatre ans seulement – mais une éternité dans les faits – après la victoire du non au référendum de 2005…
"La France, dit-il [Philippe de Villiers], se désintéresse d’elle-même." Devant ses cadres réunis à huis clos le 7 juin au soir, il confie : "Le résultat du vote en est la preuve: la France n’est plus une souveraineté (...) La France qui s’en va…" (...) Dès lors, le souverainisme (...) a-t-il encore sa place dans le paysage politique ? « Oui », répond cependant Jean-Daniel Lévy, directeur du département Politique- Opinion de l’institut CSA. Malgré l’ampleur de la défaite, celui-ci estime que « son déclin n’est pas irréversible » : « Le vote UMP a bénéficié à plein de la présidence française de l’Union européenne, affirme-t-il. Sarkozy a imposé l’idée que la France pouvait en même temps être dans l’Europe et s’imposer à l’Europe : sa méthode et son bilan ont séduit nombre d’électeurs souverainistes.Mais ceuxci n’ont pas abandonné leurs convictions : que la France cède du terrain à l’Europe ou qu’elle recule sur la Turquie et ils voteront à nouveau en faveur des listes souverainistes (...)
Au sujet du Front national, autre perdant de droite du scrutin, Jean-Daniel Lévy l’assure: «Malgré un contexte très défavorable – forte abstention, attraction du sarkozysme –, son résultat n’est pas catastrophique. Il reste quelque chose du FN; le score de Marine Le Pen dans le Nord est honorable. (...)
Bon dernier du trio souverainiste (1,8 %), Nicolas Dupont-Aignan (qui avait appelé à voter Villiers en 2004) est prévenu: ni le FN ni le MPF ne sont disposés,comme il l’espérait, à lui laisser la place libre. Il devra encore attendre. « Il n’a pas assez de notoriété, il n’est pas assez légitime, pour faire passer un message propre et être entendu», décrypte Jean-Daniel Lévy."